Une vive tension a été observée, lundi 25 novembre, à l'Assemblée provinciale du Bas-Uele. À la base de cette situation, certains députés, signataires de la lettre de retrait de confiance à la présidente du bureau, ont empêché la tenue de la plénière convoquée.
Ces élus, au nombre de 5 au total, ont barricadé avec chaises et sifflets l'entrée aux membres du bureau de l'organe délibérant en la salle de plénière.
Ils contestent la procédure de convocation de cette plénière devant statuer sur le retrait de confiance par quelques députés provinciaux à la présidente du bureau.
“La présidente à qui nous avons déjà retiré notre confiance n'a plus qualité pour convoquer les plénières, selon le règlement intérieur de notre institution. Mais, elle a convoqué la plénière en violation de la loi. Nous sommes venus barricader la route pour qu'elle ne puisse pas présider cette plénière avant d'être entendue sur les griefs mis à sa charge. La présidente doit s'expliquer pour prouver si elle est innocente ou pas. Maintenant, seul le vice-président doit convoquer la plénière”, a déclaré la députée Annie Drandru.
Ces députés mécontents disent maintenir cette position jusqu'à l'autorisation par la justice au vice-président de regagner l'hémicycle à défaut d'une intervention de la hiérarchie. Ce dernier est sous le coup d'une procédure judiciaire pour détournement présumé des émoluments des élus provinciaux de la dernière législature.
Les députés provinciaux qui ont manifesté dénoncent également une tentative d'instrumentalisation de la justice dans cette affaire.
De son côté, la présidente de l'Assemblée provinciale, Augustine Dako, déplore ce comportement qui viole le règlement intérieur de leur organe. Elle promet de convoquer une nouvelle plénière pour ce mardi et prévient ces élus du risque de tomber sous le coup de la loi.
“On ne sait pas ce qu'ils veulent de la province. Nous les laissons consommer jusqu'à trois fois pour des dispositions pratiques du règlement. Nous ferons le rapport à la hiérarchie. Demain encore, il y aura plénière. Nous laissons le temps au temps. Nous ne pouvons pas agir comme eux", a-t-elle dit.
La plénière avortée devrait également examiner la motion incidentielle d’une députée demandant à la plénière d'accorder la suspension de la poursuite judiciaire contre le vice-président et la constitution d'une commission ad hoc pour l'élaboration du projet de la dotation de l'Assemblée provinciale.
Il est à rappeler que 11 députés provinciaux ont retiré, depuis jeudi 21 novembre 2019, leur confiance à la présidente du bureau. Les 11 signataires sur 18 au départ de cette lettre de retrait de confiance, accusent la présidente de cet organe délibérant « d’incompétence » et « de manque de leadership politique ». Deux signataires ont fait volte-face et se sont désistés à cette démarche.
Héritier Mungumiyo