L’ONG Justice Plus basée à Bunia (Ituri) a salué jeudi le prononcé de la condamnation de Bosco Ntaganda à 30 ans de prison par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Bosco Ntaganda, ancien chef d'état-major adjoint des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) avait été déclaré, le 8 juillet, coupable de 18 chefs d’accusation dont des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en Ituri.
Justice Plus qui était sur le terrain pendant la commission des faits pour lesquels Ntaganda est condamné, reste tout de même attentive quant à ce qui concerne la procédure de réparation dont devraient bénéficier les victimes.
L'ONG de droit de l'homme justice plus, tout en saluant le dit verdict insiste cependant sur la réparation des victimes.
« Nous disons merci à la justice qui a soulagé d'une manière ou d'une autre les victimes avec cette condamnation pénale à laquelle nous venons d'assister. Nous demandons à la chambre d'appel également de traiter ce dossier avec beaucoup plus de sérénité car les victimes ne peuvent pas espérer une ordonnance de réparation tant que le dossier n’est pas encore clôturé, c'est-à-dire une décision définitive mais aussi une ordonnance de l'achat par rapport à la réparation. Donc notre souci est que tout se passe d'une façon accélérée pour que demain on assiste vraiment à une vraie réparation. Ça sera une bonne chose pour la province de l'Ituri et toutes les victimes qui attendent justice », a précisé Me Xavier Maki, coordinateur de Justice Plus.
Pour sa part, Noëlla Nyaloka, coordinatrice intérimaire de la société civile de l’Ituri affirme que la condamnation de Bosco Ntaganda servira de leçon à ceux qui continuent d’alimenter les violences armées dans cette partie du pays.
« C'est une bonne nouvelle pour nous parce que Bosco Ntaganda est condamné proportionnellement à ce qu'il a commis comme acte et il est appelé à répondre devant la justice. Nous demandons à ce que cela soit comme un exemple pour ceux-là qui continuent d’entretenir des mouvements insurrectionnels, ils sont identifiés par les services compétents qui doivent orienter leurs dossiers vers la justice », indique Noëlla Nyaloka.
Bosco Ntaganda était accusé de 13 chefs de crime de guerre (meurtre et tentative de meurtre, attaque contre des civils, viol, esclavage sexuel de civils, pillage, déplacement de civils, attaque contre des biens protégés, destruction de biens appartenant à l'adversaire ; et viol, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d'enfants de moins de 15 ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités) et de cinq chefs de crime contre l'humanité (meurtre et tentative de meurtre, viol, esclavage sexuel, persécution, transfert forcé de population).
Le procès s'était ouvert le 2 septembre 2015 et les conclusions orales ont été entendues du 28 au 30 août 2018. Bosco Ntaganda est détenu par la Cour. Le procès s'est ouvert le 2 septembre 2015.
Au total, 2 123 victimes, représentées par les représentants légaux du Bureau du conseil public pour les victimes, Sarah Pellet et Dmytro Suprun, ont participé au procès sur autorisation de la Chambre.
Franck Asante, à Bunia