La Société civile soutient la proposition de Norbert Basengezi de dépolitiser la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une proposition que l’ancien vice-président de la CENI a faite en marge de sa démission de l’organe d’appui à la démocratie. Basengezi suggère que la gestion de la CENI soit confiée uniquement aux acteurs de la société civile au lieu des délégués des partis politiques.
Une proposition salutaire d’après Georges Kapiamba, coordonnateur de l’Association congolaise pour l’accès à la Justice (ACAJ). Celui-ci estime que cette mesure pourrait permettre à la CENI de travailler en toute impartialité conformément aux lois qui la régissent.
« Cela permettra au moins aux futurs dirigeants d’être davantage indépendants. Et de gérer les élections en tenant compte des exigences de la constitution et de la loi sans accepter une quelconque interférence négative », déclare le président de l’ACAJ au Journal du Citoyen (JDC)
Pour Jean-Claude Katende, responsable de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), la dépolitisation de la CENI pourrait en même temps mettre un terme à la manipulation des opérations de vote en faveur d’une tendance politique.
« Le bureau actuel est composé majoritairement par des partis politiques et beaucoup de postes reviennent à cette même majorité politique. Ce qui fait qu’elle soit plus politisée. C’est bien bon, cette proposition mais il faut vraiment qu’on recrute les hommes et femmes qui se sont montrés, à travers leurs parcours, indépendants vis-à-vis des partis politiques ainsi que de tout environnement politique et social. Il faut avoir des hommes totalement capables de résister aux propositions financières et autres », dit le coordonnateur de l’ASADHO.
Jonas Tshombela, responsable de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), appuie également cette proposition. Il met en garde contre le recrutement, pour la prochaine administration de la CENI, des personnes ayant des agendas politiques.
« L’idéal serait de réformer l’Institution d’abord par la nature juridique et pour les futurs animateurs qui ne doivent pas avoir des agendas politiques. Notre commission a été piégée par l’apesanteur politique où les acteurs politiques sont majoritaires que ceux de la société civile. L’amélioration de la qualité des animateurs et des techniciens occasionnera la bonne l’organisation du jeu de la compétition politique dans notre pays », explique-t-il.
Norbert Basengezi avait fait part de sa proposition dans sa lettre de démission adressée au président du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Joseph Kabila.
Plamedie Mayamba