RDC : les avis divergent autour du make-up professionel

Jeune femme se faisant maquiller

A Kinshasa, le phénomène make-up professionnel prend de l’ampleur depuis quelques jours. Maisons de beauté, cabinet cosmétologique, tradipraticiens et autres multiplient les solutions pour permettre à la femme de rester belle et attirante. Actualite.cd a rencontré quelques Kinoises qui donnent leurs points de vue du Make-up. 

Abigael est infirmière. Elle soutient le make-up et s’est abonnée à quelques pages Facebook pour mieux apprendre à se maquiller. «J’aime être classe, j’aime être belle. Quand je sais que je dois sortir, il faut que je fasse du make-up. J’ai appris à bien le faire à travers des pages Facebook et des vidéos d’amatrices. Quand mes sœurs doivent aller dans une soirée, c’est moi qui les maquille. Ce n’est pas à tout moment qu’il faut rester naturelle», dit-elle.

« La beauté est un atout de séduction pour une femme. Elle doit être tout le temps belle parce que c’est l’extérieur qui attire. On découvre le comportement après. Je trouve normal que la jeune fille utilise les produits pour embellir son visage », soutient une femme qui a requis l’anonymat.

Santha Kamaya voit plutôt le côté intérieur dans la beauté de la femme. « Je considère que la beauté d’une femme, c’est d’abord son intérieur. On peut travailler l’apparence extérieure mais, aussi longtemps que l’on a un mauvais comportement, cela ne sert à rien. En réalité, l’extérieur attire mais la conduite captive. Le make-up est une futilité », affirme-t-elle.

« Quand nous étions jeunes, le plaisir était de rester belle naturellement. Mais, les jeunes filles d’aujourd’hui ont commencé très tôt à se donner au maquillage. Cela va certainement entraîner à une vieillesse précoce. Elles dépendront du make-up pour rester toute belle à 50 ans », indique Alice Bangala, femme commerçante.

Yasmine Mbemba travaille dans un bistrot mais ne s’intéresse pas au make-up. « Moi, je ne suis pas fan du make-up. Je donne des soins de beauté naturelle, je me sens bien dans ma peau quand je suis simple. Le make-up ne m’intéresse pas du tout », explique Yasmine.

Miss Lolo est comédienne dans un groupe de théâtre, elle est également musicienne. « Le make-up produit des conséquences à long terme sur le visage de la femme. Personnellement, je fais l’effort de rester naturelle quand je n’ai pas de tournage. Les gens doivent s’habituer aussi à mon visage tout naturel et apprécier ma beauté intérieure », dit-elle.

Naomie Bokunga est en 6ème des humanités. Elle se maquille en fonction du climat. « Le maquillage tient compte de la température du soleil. Moi, j’utilise souvent le fond de teint en liquide pendant la saison sèche ou dans les soirées dansantes. Je pense que faire du make-up au contact du soleil durcit la peau du visage », confie-t-elle

Mise en garde contre l'utilisation excessive de maquillage

Médecin généraliste du Bel Campus, Laurette Tshibanda a obtenu un diplôme de la Médecine chinoise sur le traitement de la peau. Elle s'est spécialisée en santé de la peau.

« Le make-up aide la femme à garder sa beauté pendant une cérémonie, quelques fois dans la journée et dans les soirées, les fêtes. C’est une bonne chose », pense Laurette qui précise cependant quelques conséquences. «C’est bien de couvrir son visage du make-up. Mais, cela présente également des conséquences. Le fond de teint en liquide, c’est un mélange d’éléments pour fabriquer une patte. Appliquée sur le visage, cette patte couvre les pores du visage dont la tâche est de permettre à l’air de pénétrer la peau et de la nourrir. Sous d’autres cieux, les stars font du make-up uniquement pour des occasions telles que des cérémonies officielles, des soirées de gala, des fêtes et autres. Après ces activités, elles utilisent des démaquillants pour libérer leurs visages. Chose que les Kinoises ne font pas régulièrement”, déplore Laurette Tshibanda avant de poursuivre « les Kinoises font le make-up pour le garder pendant toute la journée. Nous avons un climat chaud. En période de fortes chaleurs, elles transpirent. La patte sur leurs visages fait naître de nouvelles couches. Plus tard, c’est l'apparition des acnés, des tampons parce que la peau est irritée”, conclut le Dr Tshibanda

"En dehors de fond de teint, il y a également les tatouages crayons. Il s’agit d’un mélange d'éléments qui contiennent aussi une dose d’acide. Plus tard, cela peut occasionner le cancer de la peau.” 

Les filles placent également les faux cils. Lorsque cela devient une habitude, elles perdent les cils naturels qui ont pour mission de protéger la pénétration de la sueur et des poussières dans l'œil. Avec le temps, elles développent des problèmes oculaires”, met en garde le médecin.

Pour être belle naturellement, Laurette Tshibanda conseille de consulter régulièrement un dermatologue qui connaîtra le type de peau et les soins appropriés. Elle conseille également d'utiliser les lingettes démaquillantes ainsi que des produits de qualité pour garder son visage des tampons et des acnés.

Prisca Lokale