Majoritaires en RDC, les femmes ont encore du mal à être représentatives dans les institutions, comme le préconise la Constitution. Très peu élues en 2006 et en 2011, elles se réjouissent aujourd’hui de voir leur effectif revu à la hausse. A l’Assemblée nationale, c’est pour la première fois qu’une cinquantaine de femmes a été élue sur un total de 500 députés, soit 10%. L’on s’interroge, dès lors, comment cette tendance à l’émergence est perçue au sein de l’opinion. Réactions.
Rachel Mawulu, 24 ans, journalsite/ZTM TV, Bumbu : « La femme doit démontrer que la politique n’est pas l’apanage des hommes»
Depuis des lustres, la femme a toujours été considérée comme un être faible, incapable d’exécuter des tâches masculines. Pour certains hommes, elle sert juste d’un simple instrument de plaisir, dont le rôle se réduit à la cuisine et à la garde des enfants. Pour sortir de cette situation, la femme congolaise doit travailler dur, tâchant de montrer de quoi elle est capable. Celles qui ont embrassé la carrière ne doivent pas réclamer la parité dans les médias. Elles doivent plutôt montrer que la politique n’est pas l’apanage des hommes. Elles doivent s’inspirer des exemples d’Angela Merkel en Allemagne ou de Theresa May en Angleterre.…
Inès Kayakumba, 24 ans, Assistante ONG YMAE, Lemba : « L’émergence de la femme en politique dépend de son savoir-faire »
La femme doit savoir pourquoi elle veut faire la politique. Ensuite, qu’en politique on ne vient pas pour s’enrichir, mais pour servir. Et donc pour que la femme émerge en politique, elle doit faire preuve de savoir-faire. Elle doit avoir les bagages et savoir prendre les risques, avoir du caractère, éviter la légèreté... Pour émerger en politique, la femme doit avoir aussi un bagage intellectuel et la sagesse, car le monde politique est très cruel. Bien plus, elle doit faire preuve de stabilité pour avoir l’homéostasie en politique. Aussi, elle doit appliquer des stratégies qui lui permettront de résister dans ce monde.
Horxis Boongo, 21 ans, étudiante/Unikin, Limete : « Mon souhait est de voir un jour la RDC diriger par une femme »
Pour émerger en politique, la femme congolaise doit d’abord bannir sa féminité et ne pas se comporter comme la femme congolaise des années 60. En clair, elle ne doit pas se considérer comme un être faible. Surtout, elle ne doit pas se sous-estimer ou croire qu’il y a des activités réservées uniquement aux hommes, à l’instar de la politique. Elle ne doit pas s’empêcher de faire de longues études. J’exhorte ainsi la femme congolaise à faire concurrence aux hommes sur le banc de l’école et de se mettre en tête que les activités sont ouvertes à tout le monde (aux hommes comme aux femmes). Du reste, mon souhait est celui de voir un jour la RDC être dirigée par une femme.
Propos recueillis à Kinshasa par
Jegou MPIUTU