RDC : La présence des ex-combattants M23 crée des « remords » au sein de la population de Munigi

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Les ex-combattants M23, rapatriés de l’Ouganda, ont totalisé, ce jeudi 7 mars, dix jours à Munigi (6 km au nord de Goma), dans le territoire de Nyiragongo, où ils sont cantonnés. La société civile de Nyiragongo exige leur délocalisation dans le délai, soit le 12 mars prochain, tel que fixé par l’armée.

Selon Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo, la présence de ces ex-combattants à Munigi affecte psychologiquement la population victime de deux ans de rébellion du M23 dans cette partie du pays.

« Ils doivent aller ailleurs surtout que ce dernier temps même le gouvernement n'arrive pas à faire face à l'insécurité qui s'accentue dans le territoire de Nyiragongo et dans la ville de Goma. Lisant aussi les derniers différents communiqués du bureau du M23, il y a lieu de croire que ces derniers étaient rapatriés sans le consentement et l'implication de leur hiérarchie donc ils peuvent à tout moment reprendre avec leur sale besogne », explique le président de la société civile de Nyiragongo.

Plusieurs centaines d'ex-combattants sud-soudanais étaient également cantonnés sur le même site à Munigi. La dernière vague de ces derniers a quitté le sol congolais, le jeudi 4 octobre 2018.

« Notre structure garde encore de mauvais souvenirs des ex-combattants sud-soudanais rapatriés récemment. Notre pays possède 2.345.000 km2 en termes de superficie. Ce n'est pas seulement Nyiragongo qui a toujours l'espace pour garder tous les rebelles criminels et surtout que Nyiragongo possède une longue frontière avec le pays manipulateur et qui nous déstabilise souvent », ajoute M. Kawaya.

Le porte-parole de la 34ème région militaire, le major Njike Kaiko Guillaume, affirme que ces ex-combattants seront amenés, en principe après 15 jours, à la base militaire de Kitona, dans le Kongo Central.

« Parlant justement de 67 ex-combattants M23 qui sont rentrés au pays par la ville de Goma, leurs dépendants ont tout de suite rejoint leurs familles. Les ex-combattants, quant à eux, n'ont pas beaucoup de temps à passer ici. Après 15 jours, ils doivent tous rejoindre Kitona où ils vont soit opter pour réintégrer l'armée ou soit revenir à la vie civile », a-t-il affirmé.

Ces 67 ex-combattants du mouvement du 23 mars (M23) ont été rapatriés le mardi 26 février 2019, en RDC, en provenance de l’Ouganda où ils s'étaient réfugiés depuis fin 2012 après la débâcle de la rébellion. Ce rapatriement est le résultat de la 7ème réunion de haut niveau des Chefs d'État et de gouvernement, signataires de l’Accord-cadre d'Addis-Abeba, tenue en octobre 2017, à Brazzaville (République du Congo).

Jonathan Kombi