Les précisions du ministère de la Santé après l’attaque du Centre de transit des cas suspects d’Ebola, à Beni (Nord-Kivu).
- Ce jeudi 27 décembre 2018, des manifestants ont vandalisé des installations situées à l’intérieur de l’enclos du Centre de Transit de Beni où sont traités les cas suspects en attente des résultats du test de laboratoire. Il ne s’agissait pas du Centre de Traitement d’Ebola dans lequel sont traités et isolés les cas confirmés.
- L’ampleur des dégâts matériels est en cours d’évaluation. Les tentes dans lesquelles se réunissent les équipes en charge des enterrements dignes et sécurisés ont été partiellement brûlées. Les manifestants ont également volé quelques chaises, tables et bâches au Centre de Transit. Certaines installations électriques et sanitaires du Centre de Transit ont été endommagées rendant le Centre non-fonctionnel pour l’instant.
- Quand les manifestants sont arrivés, 24 cas suspects étaient traités au Centre de Transit. Parmi ces patients, trois étaient dans un état sérieux et n’ont pas pu quitter leur lit au moment des troubles. Après le départ des manifestants, ils ont été transférés au Centre de Traitement d’Ebola (CTE) pour attendre le résultat de leurs tests de laboratoire.
- Sur les 21 cas suspects ayant quitté le Centre de Transit, 17 avaient déjà été testés négatifs pour Ebola une première fois et ils attendaient de faire le deuxième test laboratoire avant d’être déchargés. Les 4 patients restants avaient déjà été prélevés et attendaient les résultats de leur premier test de laboratoire.
- Les équipes médicales sont en contact avec les familles des patients ayant quitté le Centre de Transit. Plus tard dans l’après-midi, 11 patients sont revenus d’eux-mêmes et ont été installés dans des tentes supplémentaires installées au Centre de Traitement d’Ebola pour pouvoir les accueillir. Bien que ces patients soient toujours traumatisés par les évènements survenus dans la matinée, ils sont revenus car ils comprennent qu’une prise en charge rapide et adéquate augmentera leur chance de survie s’il s’avère qu’ils sont contaminés par le virus Ebola.
- Le laboratoire de Beni n’ayant pas été opérationnel aujourd’hui, les patients recevront les résultats de leur test de laboratoire le lendemain si la situation sécuritaire le permet. Cela permettra de décharger les non-cas (les personnes dont les tests sont revenus négatifs) et d’accueillir les nouveaux cas suspects.
Activités de la riposte à Beni et Butembo
- Les activités de la riposte à Beni et Butembo ont été fortement perturbées suite aux manifestations de la population. La majorité des équipes n’ont pas été en mesure de se déployer dans les deux villes mais elles ont pu travailler à distance en collaboration avec les agents de santé locaux qui ont maintenu une activité minimale sur le terrain.
- Aucune activité de vaccination n’a eu lieu dans les zones de santé couvertes par les équipes de vaccination de Beni et Butembo.
- Le système de surveillance à base communautaire et par les agents de santé locaux a permis d’identifier 29 alertes à Beni, dont 24 ont été investiguées. Suite à ces investigations, 5 nouveaux cas suspects ont été admis au CTE de Beni. A Butembo, un nombre réduit d’alertes a pu être investiguée et certains cas suspects ont été admis au CTE.
- Au niveau de la prise en charge, le Centre de Transit de Beni n’est pas opérationnel pour l’instant mais le CTE a pu fonctionner normalement. A Butembo, le CTE était également opérationnel mais avec un nombre réduit de personnel soignant.
- Aucun enterrement digne et sécurisé (EDS) n’a été réalisé dans les zones de santé couvertes par les équipes EDS de Beni et Butembo.
- Le laboratoire de Beni n’était pas fonctionnel aujourd’hui tandis que le laboratoire de Butembo a réussi à tester quelques échantillons dans l’après-midi.
- Le coordonnateur de la riposte contre Ebola à Butembo, Dr Jean-Christophe Shako, a participé à une activité de sensibilisation de l’Union des Jeunes Catholiques. Organisée par l’évêque du diocèse de Butembo-Beni, Monseigneur Melchisedec Sikuli Paluku, la session de formation était placée sous le thème de « Famille sans Ebola ». Près de 300 jeunes catholiques ont été formés sur la maladie à virus Ebola et ont été invités à accompagner les activités de la riposte et sensibiliser leur communauté.