RDC : Lamuka décrète une journée ville morte ce 28 décembre contre le report des élections à Beni, Butembo et Yumbi

Pierre Lumbi, directeur national de campagne de Martin Fayulu lors d'une conférence de presse  à Kinshasa

La coalition Lamuka a décrété une journée morte, ce vendredi 28 décembre 2018, pour protester contre la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de reporter, en mars 2019, les élections à Beni, Butembo et Yumbi.

"C'est une journée de solidarité avec les populations des contrées qui sont empêchées d'aller aux élections mais aussi c'est une journée où nous voulons interpeller la CENI pour l'adhésion de la population à Lamuka et lui demander de retirer sa décision. Nangaa a l'obligation d'écouter le peuple congolais", a déclaré Pierre Lumbi Okongo, directeur de campagne de Martin Fayulu, candidat président de Lamuka.

La coalition exige que la Ceni retire instamment cette décision injustifiée et organise des élections sur toute l'étendue de la RDC, sans aucune discrimination.

"La coalition LAMUKA demande à tous les Congolais de refuser catégoriquement d'obéir à cette décision qui constitue un ordre manifestement illégal, conformément à l'article 28 de la constitution", a-t-il ajouté. 

La CENI a annoncé le report des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales prévues le 30 décembre, dans le territoire et ville de Beni, la ville de Butembo et le territoire de Yumbi, à cause de l'épidémie d'Ebola et des conflits armés et interethniques.

Épicentre de la 10ème épidémie d'Ebola, qui a déjà fait 350 morts, le territoire de Beni est en proie à des attaques fréquentes des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

La centrale électorale justifie ce report par la "situation sécuritaire et sanitaire" dans la région. Elle soulève,  la menace "terroriste qui plane sur cette région".

Elle soulève également la persistance de l'épidémie d'Ebola qui continue de "sévir dangereusement" dans le territoire de Beni et la ville de Butembo.  

À Yumbi, dans l'ouest du pays, plus de 50 personnes ont été tuées mi-décembre dans des violences entre les communautés  Banunu et Batende.

Christine Tshibuyi