Les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, frappées par l'épidémie d'Ebola depuis le 1er août dernier, a annoncé ce mardi 11 décembre 2018, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
« Nous sommes profondément préoccupés par le nombre croissant d'enfants infectés par le virus Ebola », a déclaré dans un communiqué, Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique Centrale et africaine, de retour d’une mission de Beni, l'un des foyers de l'épidémie d'Ebola.
Un cas d’Ebola sur dix avait moins de cinq ans, tandis que le taux de mortalité auprès des enfants qui contractent le virus Ebola est plus élevé qu’auprès des adultes.
« Plus tôt les enfants infectés par le virus Ebola sont pris en charge dans un établissement de santé spécialisé, meilleures sont leurs chances de survie. La mobilisation de la communauté et les activités de sensibilisation du public sont également essentielles pour assurer la détection précoce et le transfert rapide des cas suspects vers les centres de traitement Ebola », a ajouté la responsable.
Pour l'agence onusienne, des efforts soutenus sont nécessaires pour sensibiliser aux méthodes de prévention pour améliorer considérablement les taux de survie.
Plus de 400 enfants orphelins ou non accompagnés à cause d'Ebola
L'impact de la maladie sur les enfants ne se limite pas aux enfants infectés.
"Lorsque des parents ou des tuteurs atteints de la maladie sont conduits dans des centres de traitement ou décèdent, les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes", selon l'UNICEF qui, avec ses partenaires, affirme avoir déjà identifié plus de 400 enfants orphelins ou non accompagnés à cause du virus.
« Les enfants souffrent beaucoup à cause de cette épidémie - ceux qui ont perdu leurs parents ou leurs tuteurs, ainsi que ceux qui ont été infectés eux-mêmes », a déclaré Poirier.
Pour cette responsable humanitaire, il est « impératif que les enfants soient placés au cœur de la réponse" contre Ebola, Virus qui se propage par contact physique avec des fluides corporels infectés (sécrétions des muqueuses, salive, sueur, vomissures, matières fécales ou sang ) et provoque une fièvre hémorragique.
Une crèche pour aider les plus jeunes enfants
Ce nombre croissant d'enfants séparés est essentiellement lié à l’augmentation des patients dans les centres de traitement Ebola de Beni et de Butembo, les épicentres actuels de la maladie.
L'UNICEF fournit aux enfants infectés par le virus Ebola, aux orphelins et aux enfants non accompagnés, des soins psychosociaux et nutritionnels et un soutien éducatif, souligne le communiqué.
Avec ses partenaires, l’UNICEF a ouvert une crèche à côté du centre de traitement Ebola de Beni pour aider les plus jeunes enfants dont les parents sont isolés dans le centre.
La crèche a pris en charge plus de 20 nourrissons et enfants âgés de moins de 8 ans depuis son ouverture début novembre, renchérit l'agence onusienne basée à New-York.
285 morts, pire épidémie de l'histoire de la RDC
La République démocratique du Congo connaît sa 10ème épidémie, qui est la pire de son histoire. La première épidémie avait été déclarée sur son territoire et au monde, en 1976. Déclarée depuis le 1er août, l'épidémie qui s'étend sur une dizaine de localités et villes du Nord-Kivu et de l'Ituri, a déjà fait 285 morts dont 237 parmi les 450 cas confirmés, selon un décompte arrêté en date du 10 décembre par le ministère de la Santé.
Cent soixante-sept (167) personnes ont déjà été guéries, selon la même source. Cette épidémie est la deuxième plus dangereuse après celle qui a frappé l'Afrique de l'Ouest, entre 2013 et 2016, avec un bilan de plus de 11 300 morts sur 29 000 cas recensés.
Christine Tshibuyi