RDC - Ebola : Des jeunes médecins s'estiment "vexés" et "dénigrés" par les propos de Martin Fayulu à Beni

 Une équipe de riposte contre Ebola / Ph. Droits tiers

Un collectif de jeunes médecins congolais a exprimé, ce dimanche 9 décembre, son "total désaccord" à Martin Fayulu , candidat à la présidentielle, qui a promis, lors d'un meeting à Béni, de "chasser Ebola", une fois élu, en faisant appel "avec l'argent de l'État" aux "médecins internationaux". 

"Nous avons été, magistralement déçus et étonnés de la légèreté de pareille déclaration émise de la part d’un candidat président de la République d’un pays-continent comme la République Démocratique du Congo, notre cher et beau pays. De ce fait, le candidat Fayulu, a étalé sa méconnaissance de nos institutions et de nos personnes ressources que nous envie le monde entier en matière de lutte contre cette pandémie", écrit le collectif dans un communiqué signé par Hervé Mahunda Pindi, responsable de cette structure qui revendique des dizaines de médecins membres. 

Parlant des personnes ressources, la structure cite sommairement le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, présenté comme une "sommité scientifique de notoriété internationale dans ce domaine".

Par preuve, rappellent les jeunes médecins, le prix Christophe Mérieux 2015 lui a été attribué pour ses recherches menées sur la maladie infectieuse à virus Ebola.

Une année plus tôt, soit en 2014, une équipe pluridisciplinaire, composée de 600 experts congolais, avait été recrutée pour intervenir dans l’éradication de ladite maladie dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest.

"Par conséquent et sauf vulgaire démagogie de sa part, nous nous estimons vexés face a un tel dénigrement, à l’encontre des médecins congolais  et l’invitons dans un délai raisonnable à faire amende honorable", souligne le communiqué dont ACTUALITE.CD dispose d'une copie. 

Le camp du candidat Martin Fayulu n'a pas encore réagi. Déclarée depuis le 1er août dernier dans une bourgade proche de la ville de Béni, l'épidémie d'Ebola s'est répandue vers une dizaine de localités et villes du territoire de Béni et Lubero (dans la province du Nord-Kivu) et de la province de l'Ituri.  

Elle a déjà fait 280 morts dont 232 parmi les 441 cas confirmés, selon un décompte arrêté en date du 8 décembre par le ministère de la Santé.

44 professionnels de santé ont déjà été contaminés par le Virus : 12 ont perdu la vie, selon le ministre de la Santé, Oly Ilunga, qui a annoncé cette semaine que l'épidémie durera encore "plusieurs mois" avant d'être éradiquée.

La riposte est pilotée par le ministère de la Santé, appuyé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et une panoplie d'ONG. 

Christine Tshibuyi