Quarante-six (46) nouveaux cas confirmés ont été recensés en une semaine dans les deux provinces (Nord-Kivu et Ituri) frappées par une épidémie d'Ebola dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) où un nouvel essai clinique a été lancé pour tester l'efficacité des trois thérapies prometteuses, ont annoncé le ministère de la Santé et l'organisation médicale humanitaire ALIMA (The Alliance for International Medical Action).
"Pour la semaine allant du 19 au 25 novembre 2018, nous avons enregistré 309 cas suspects investigués et testés au laboratoire, 46 nouveaux cas confirmés, dont 16 à Katwa, 14 à Beni, 7 à Kalunguta, 6 à Butembo, 2 à Oicha et 1 à Mutwanga", a souligné le ministère de la Santé dans son bulletin journalier reprenant la situation journalière et hebdomadaire de la situation épidémiologique dans la région.
Au cours de la même semaine, 24 nouveaux décès de cas confirmés, dont 9 à Beni, 8 à Butembo, 4 à Katwa, 1 à Kalunguta, 1 à Mutwanga et 1 à Oicha ont été rapportés.
L'ONG "The Alliance for International Medical Action" a annoncé, dans communiqué publié lundi, avoir recruté dans un essai clinique "thérapeutique" des personnes pour "établir l'innocuité et comparer l'efficacité de trois (...) thérapies Ebola prometteuses, afin de sauver plus de vies".
La moralité reste élevée
L'essai encadré par un "protocole scientifique et éthique solide" est "multicentrique, randomisé et contrôlé", selon l'ONG qui gère un centre de traitement de 61 lits et qui affirme avoir renforcé son équipe de réponse Ebola avec sept (7) chercheurs.
“Malgré tous les efforts mis en oeuvre par les équipes ALIMA sur le terrain pour prendre en charge les malades confirmés Ebola, la mortalité de nos patients reste élevée, supérieure à 50%”, a indiqué le Dr Billy Sivahera, coordinateur de ce projet d’essai clinique pour ALIMA.
“Identifier le médicament spécifique le plus efficace parmi ces 4 molécules, toutes très prometteuses, sur les essais précliniques et de phase I, pourrait nous permettre d’offrir une chance de survie plus importante aux patients Ebola durant cette épidémie et lors des suivantes", a-t-il ajouté.
Cet essai est organisé par un consortium international - coordonné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dirigé et financé par l'Institut national de recherche biomédicale (INRB), en partenariat avec le ministère de la Santé, le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) qui fait partie des National Institutes of Health (NIH) des États-Unis, ALIMA et d'autres organisations.
En date du 26 novembre, l'épidémie d'Ebola déclarée depuis le 1er août dernier, avait déjà fait 240 morts dont 193 parmi les 372 cas confirmés, selon le ministère de la Santé.
Les violences engrangent les défis
L'actuelle épidémie déclarée dans une zone confrontée à des confits armés est la dixième que connaît la RDC, depuis la découverte du Virus en 1976.
Elle est la plus dangereuse épidémie qu'ait connue le pays. L'épidémie touche 13 localités dont la ville de Beni, repaire des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
Les violences et combats, qui se déroulent régulièrement dans le territoire de Beni et au sein même de la ville de Beni, engrangent des défis supplémentaires pour réussir à éradiquer l'épidémie.
"Il est d’autant plus difficile d’y envoyer des chercheurs expérimentés pour former le personnel national que peu d’organisations ont l’autorisation de s’y rendre", note l'ONG.
Christine Tshibuyi