Engagées depuis 4 ans dans la traque contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), à Beni (Nord-Kivu), les Forces armées de la RDC (FARDC) ont exprimé leur mécontentement à la population face à leur soutien aux groupes armés négatifs dans la région et qui impacte sur la neutralisation de ces rebelles ougandais.
Selon l'armée, elle fait face à deux ennemis au même moment et plusieurs unités qui allaient se concentrer dans la traque contre les rebelles ADF sont déployés en territoire de Lubero au détriment de la ville et territoire de Beni où des milliers de civils ont été massacrés, depuis octobre 2014, et une centaine de personnes enlevées.
"Le phénomène Maï-Maï rend difficile la guerre contre les rebelles ADF", a déclaré le général-major Marcel Mbangu lors d'un colloque avec la société civile, jeudi à Beni.
Le commandant du secteur opérationnel Sokola1 a accusé les personnalités de la région de soutenir les miliciens actifs dans le grand Nord-Kivu.
"Vous voulez que les Maï-Maï viennent vous aider pour mettre fin aux massacres, mais ils vont faire exactement quel travail ? nous avons des fils du terroir qui se battent contre nous ! Et depuis mon appel lancé, les ADF, les Maï-Maï se battent contre les FARDC. Moi, je ne peux pas me décourager, je veux combattre contre ces assaillants mais il ne faudrait pas me rendre ce mauvais service parce que mes hommes n'ont pas le même cœur que moi", a dit l'officier.
"La politisation continue à détruire ce milieu. Il y a trop de mensonges face à ce qui se passe. Opposition, majorité, hommes d'affaires, religieux, la sécurité n'a pas de couleur, nous en avons tous besoin", a poursuivi le général Mbangu.
L’armée a alerté jeudi 18 octobre sur une éventuelle progression des miliciens du territoire de Lubero vers le territoire de Beni (Nord-Kivu), où plusieurs centaines de civils ont été tués par des présumés combattants ADF, depuis 2014.
Yassin Kombi