La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) demande à Joseph Kabila, de déplacer son état-major militaire et de l’établir d’urgence à Beni, afin de pouvoir instaurer la paix et rétablir l’autorité de l’Etat à l’Est de la RDC.
« L’insécurité permanente et grandissante à Beni en cette période où ses habitants sont confrontés depuis le 1er août 2018 à l’épidémie de la maladie à virus Ebola et s’apprêtent à participer aux scrutins présidentiel et législatifs, prévus le 23 décembre 2018, il est plus que temps pour le chef de l’Etat Joseph Kabila, de déplacer son état-major militaire et de l’établir d’urgence à Beni, afin de pouvoir instaurer la paix et rétablir l’autorité de l’Etat à l’Est de la RDCongo », dit l’ONG dans un communiqué publié ce mercredi.
L’inquiétude de l’organisation s’explique également par les récentes tueries perpétrées par des présumés rebelles ougandais ADF (Forces Démocratiques Alliés) à Beni/Province du Nord-Kivu. La VSV rappelle que le dernier bilan enregistré en date du 20 octobre 2018 dans la commune de Ruwenzori fait état de douze personnes atrocement tuées et quinze autres enlevées, y compris des femmes et des enfants, ainsi que le pillage des biens, vivres et bétails.
« Il revient à la VSV que les manifestants constitués des femmes, enfants, vieillards ont été dispersés à coups des grenades lacrymogènes et des tirs de sommation par des éléments des Forces Armées de la RD Congo (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC). En outre, il convient de signaler que plusieurs manifestants, particulièrement des jeunes auraient été appréhendés par les forces de sécurité », ajoute la VSV.
Pour l’ONG, les assassinats, enlèvements, violences sexuelles à répétition commis par des présumés rebelles ougandais ADF constituent des crimes contre l’humanité et crimes de guerre, nécessitant de ce fait l’ouverture des enquêtes du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) en accord avec le gouvernement rcongolais, en vue des poursuites judiciaires contre les commanditaires et exécutants de ces crimes.
Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjoint mené par Human Rights Watch (HRW) et le Groupe d’étude sur le Congo, au moins 235 personnes ont été tuées au cours de plus de 100 attaques menées à Beni, entre janvier et septembre, rapporte dans un communiqué de HRW. Plus de 165 civils ont été kidnappés ou enlevés pour obtenir une rançon, et des dizaines d’autres ont été blessés ou ont disparu cette année, ajoute la même source qui rappelle que 1 000 civils dans cette région au cours d’une série de massacres qui a commencé, il y a quatre ans.