L'Observatoire Congolais pour la Défense des Droits de l'Homme (OCDH) exige l'autopsie du corps de Norbert Kengayi wa Kengayi, l’un des prévenus dans le procès sur le meurtre des experts de l'ONU.
Le prévenu Norbert Kalengayi comparaissait depuis le mois d'août au tribunal militaire de Kananga. Sa mort inopinée suscite des interrogations.
“Pourquoi sa mort intervient juste au moment où son dossier venait d'être transmis au tribunal? Étant entendu qu'il était détenu par l'Etat congolais et qu'il ne présentait aucun signe de maladie, sa mort nous laisse perplexe”, déclare ce jeudi à ACTUALITE.CD, Hubert Ngulandjoko, coordonnateur national de l'OCDH à Kananga.
OCDH estime que Norbert Kengayi wa Kengayi était un acteur majeur dans la compréhension des faits qui ont conduit à la mort des experts de l’ONU et leurs accompagnateurs congolais.
“Kengayi était le représentant du chef coutumier Muambi Tshitoko qui se disputait le pouvoir avec un autre chef coutumier Tshikele Balanganayi. Il était basé au village de Ngombe où se trouvait le principal foyer initiatique (Tshiota) qui avait des ramifications aux villages de Mulumba Muteba et Moyo Musuile. C'est en fait de lui que dépendaient Vincent Manga et Constantin Tshidime Bulabula, présumés meurtriers des experts. Sa mort est un coup dur pour l'éclatement de la vérité dans cette affaire. Voilà pourquoi nous devons savoir exactement les conditions de sa mort”, ajoute-t-il.
Le coordonnateur de l'OCDH craint pour la vie d'autres prévenus poursuivis dans la même affaire.
“À voir les états de santé d'autres prévenus à la prison centrale de Kananga, je crains pour leur vie et je recommande au gouvernement de la République de veiller sinon ils pourront tous mourir et emporteront la vérité avec eux”, s’alarme-t-il.
Arrêté le 28 août 2017, Norbert Kengayi wa Kengayi était poursuivi pour participation au mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu. Il venait d'être associé dans l’affaire du meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp. Norbert Kengayi comparaissait uniquement comme renseignant. il est mort le mardi dernier au moment où on le conduisait au dispensaire de la prison centrale de Kananga. Son corps est encore gardé à la morgue de l'hôpital de Tshikaji.
L'OCDH signale que le médecin affecté au dispensaire de la prison est entrain d'être entendu par la justice dans le cadre de cette disparition.
Sosthène Kambidi