Valérien Mbalutwirandi, ministre provincial de l'Intérieur et de la Reconstruction du Nord-Kivu, a annoncé, ce mardi 23 octobre 2018, la suspension de l’opération de déguerpissement à Munigi, à environ 5 km du centre-ville de Goma.
« Nous venons d'une réunion qui fait suite à la réunion du comité rétreint de sécurité qui s'est tenue ce matin. On a décidé clairement que tous les déguerpissements puissent s'arrêter jusqu'à ce que le comité provincial de sécurité comprenne quelque chose sur ce qui se passe parce qu'il y a plusieurs domaines qui sont concernés. Vous avez suivi le cas de Turunga, c'était ensuite le cas de Buhene, le cas de CAJED aussi. Il y a aussi le cas de Vision 20-20. C’est quasiment un fléau. Au moment où je vous parle, tout ça est arrêté. Il n'y aura plus de déguerpissement jusqu'à nouvel ordre », a t-il déclaré au sortir de la réunion du comité provincial de sécurité.
Plusieurs dizaines de ménages sont concernés par ces déguerpissements.
« Notre mission était de convoquer les propriétaires des parcelles de Turunga et de Buhene pour voir exactement qu'est ce qui s'est passé. Nous avons pu atteindre seulement celui de Buhene. Celui de Turunga dit qu'il ne peut pas bouger parce qu'il y a des crépitements des balles dans son quartier. Sinon, les mesures ont été arrêtées. Cela fait à peu près 32 ménages dont les maisons ont été scellées, hier. Ils vont regagner leurs domiciles en attendant que nous puissions voir clair dans ce qui se passe au niveau du déguerpissement et au niveau de la justice », a t-il ajouté.
Le comité provincial de sécurité a institué une sous-commission pour suivre de près cette situation. Elle sera dirigée par le ministre provincial des Affaires foncières.
« A partir de demain, les 32 ménages qui ont été déguerpis pourront reprendre leurs maisons mais après quelques conseils qui leurs seront prodigués par la sous-commission », a précisé Valérien Mbalutwirandi.
Officiellement, ces tensions ont provoqué deux morts et un blessé grave. Les tirs étaient encore entendus à Buhene ce soir provoquant une psychose dans plusieurs quartiers de Goma.
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Jonathan Kombi, depuis Goma