La délégation du Conseil de sécurité des Nations unies a séjourné le week-end dernier à Kinshasa pour évaluer le processus électoral. Elle a rencontré notamment le président de la République, le Premier ministre, les candidats présidents de l’opposition et de la majorité, le président de la CENI, les membres de la CENCO, les représentants de la société civile, les organisations des femmes et les défenseurs des droits de l’homme.
Pour Robert Kabakele, Coordonnateur adjoint de la nouvelle société civile congolaise (NSCC), les préoccupations sont restées les mêmes pour l’opposition politique, pour les candidats engagés à l’élection présidentielle ainsi que les acteurs de la société civile notamment sur l’abandon de la machine à voter et le nettoyage du fichier électoral conformément aux recommandations de l’OIF.
Selon lui, “la solution ne viendra pas du conseil de sécurité et tout ce que les organisations de la société civile exigent c’est d’appuyer sa démarche de convaincre le gouvernement congolais d’accepter l’apport de la communauté internationale sur le plan financier et logistique étant donné que le gouvernement congolais est en retard de décaissement des fonds destinés à la CENI”.
De son coté, Abraham Djamba, Directeur exécutif de Réseau Gouvernance Économique et Démocratie (REGED), estime que cette visite dénote de l’intérêt du Conseil de sécurité sur le processus électoral en cours au pays.
“Le fait que le conseil de sécurité des Nations-Unies s’intéresse à la situation qui prévaut en RDC est un pas positif sur la suite du processus électoral. Ses membres sont venus écouter les congolais et voir quelles propositions qu’ils peuvent apporter en vue de faire avancer les choses au point de mettre les parties prenantes ensemble”, a-t-il affirmé.
M. Djamba estime par ailleurs que, le consensus tend sollicité ne devrait pas concerner seulement l’usage ou non de la machine à voter, mais aussi la fiabilisation de cette machine en suivant les recommandations des experts britanniques.
Le président national de l'Association Africaine de Défense des Droits de l'homme (ASADHO), Jean Claude katende souligne que l’évaluation du processus électoral par le conseil de sécurité ne rencontre pas les attentes des différentes parties prenantes.
“C’est une évaluation qui nous a déçue parce que nous estimons que cette mission des nations unies n'a pas dit de nouvelles choses, ni apporter de nouvelles recommandations par rapport aux positions précédentes de l'Assemblée générale soit du conseil de sécurité. Nous aurions souhaité que de manière claire, le conseil de sécurité dise s'il est pour la machine à voter ou pas. Au même moment avoir une position claire sur la question du soutien de la Monusco en terme d’appui à la logistique sur le processus. Nous avons compris qu'ils amènent tout au dialogue et le dialogue tel qu'il se passe en République Démocratique du Congo met en avant la loi du plus fort. La CENI en que pouvoir organisateur risque d’imposer son point de vue”, a affirmé katende Jean Claude.
Samedi, 7 leaders de l'opposition ont échangé avec la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en mission à Kinshasa. Dans son mémorandum, l'opposition est revenue sur ses exigences dont le retrait de la machine à voter.
Ntumba, Lokale et Kabwatila, (stagiaires IFASIC)