Les déclarations finales du procès Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI) sont entendues de ce mardi 28 jusqu'au 30 août 2018 devant la chambre de première instance VI de la Cour à La Haye (Pays-Bas), a annoncé la Cour qui poursuit l'ex seigneur de guerre congolais pour 13 chefs des crimes.
Dès 9 h 30, heure de la Haye (10 h 30 à Kinshasa), le bureau du procureur de la CPI et la défense prendront la parole pour la dernière fois dans ce procès ouvert depuis le 2 septembre 2015, deux après l'incarcération de Ntaganda.
A l'ouverture de son procès, le surnommé "terminator", accusé d’avoir commandité une vague de meurtres, pillages et viols d’enfants-soldats, par ses troupes entre 2002-2003 au cours du conflit qui coûta la vie à plus de 60.000 personnes dans la province de l'Ituri, avait plaidé non-coupable devant la Chambre de première instance VI actuellement composée des juges Robert Fremr (président), Chang-ho Chung et Kuniko Ozaki.
Général reconnu des FARDC (2007 à 2012), Bosco Ntaganda fut chef d'état-major adjoint présumé des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) d'un autre seigneur de guerre congolais, Thomas Lubanga qui croupit actuellement à la prison Makala à Kinshasa après son incarcération à La Haye.
Né au Rwanda, Bosco Ntaganda est poursuivi pour 8 chefs de crimes de guerre (meurtre et tentative de meurtre; attaque contre des personnes civiles; viol; réduction en esclavage sexuel de civils; pillage; déplacement de civils; attaque contre des biens protégés; destruction des biens de l'ennemi; et viol, réduction en esclavage sexuel, enrôlement et conscription d'enfants soldats âgés de moins de quinze ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités).
Renégat connu pour son mercenariat, le chef de guerre de 45 ans est également poursuivi pour cinq crimes contre l'humanité (meurtre et tentative de meurtre; viol; réduction en esclavage sexuel; persécution; transfert forcé de population), qui auraient été commis dans la province d'Ituri entre 2002 et 2003.
Le 18 mars 2013, Ntaganda avait choisi à la surprise générale, de se livrer à l'ambassade des Etats-Unis à Kigali au Rwanda après des combats au sein du M23, rébellion dont il fut co-fondateur.
Si Ntaganda, sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la CPI a rejoint les FARDC en 2009, c'est grâce à un accord de paix signé le 23 Mars 2009 entre Kinshasa et la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) emmenée par le général déchu Laurent Nkunda.
En 2017, le chef de guerre congolais avait révélé devant la cour, avoir fait ses premières armes avec le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame dans les années 90. Il avait déclaré avoir aidé à mettre fin au génocide rwandais de 1994.
Christine Tshibuyi