RDC : Malgré le désaccord sur la machine à voter, politiques et société civile sensibilisent pour les élections

<b>A 5 mois des élections prévues le 23 décembre 2018, les différentes parties prenantes au processus électoral se félicitent du respect, jusqu’ici, du calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Malgré le manque de consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter, les acteurs politiques ainsi que de la société civile sensibilisent pour des élections libres, crédibles et transparentes. </b>

Jean-Claude Mvuemba, président national du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR), encourage les Congolais à participer aux élections à venir. Il insiste sur la participation de nouveaux majeurs et demande à la CENI d’extirper du fichier électoral, les enrôlés sans empreintes digitales.

<i>“De nos jours, dans toutes les familles du Congo, la première des choses est d'apprendre aux nouveaux majeurs d'être de bons citoyens à l'aide de différents médias où ils pourront lire et voir les messages de vrais citoyens, pourvu qu'il y ait l'alternance. Que M. Kabila cède la place à cette alternance afin que le renouveau du Congo aille de l'avant et qu'il n'y ait pas utilisation de la machine à voter”</i>, soutient le président du MPCR.

Du côté de la société civile, l’on se dit également prêt pour les élections. Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société civile du Congo, affirme que son organisation a mis en place un projet d’éducation électorale  de la population.

<i>“Nous avons lancé un projet dans presque toutes les provinces afin d'apporter le même message d'éducation civique électorale à la population pour qu'on ait des élus de qualité à travers des électeurs de qualité. Tout cela on y arrive à travers les différents outils de sensibilisation tels que les lois qui existent et que nous sommes en train de multiplier les tribunes d'expression populaire où nous appelons la population et les différents candidats de venir s'exprimer pour présenter le meilleur d'entre eux, à travers aussi des manifestations culturelles et des débats culturels qui se déroulent dans différents médias afin d'améliorer la qualité des électeurs”</i>, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Gérard Bisomba, secrétaire général de l’AETA (Agir pour des élections transparentes et apaisées), évoque des contraintes financières pour mener une sensibilisation électorale.

<i>“Il n’y a pas assez d’activités sur le terrain au sujet de la sensibilisation électorale, par faute de moyens, qui devraient être financées par le gouvernement congolais, et coordonnées par la CENI, selon la loi organique de la CENI. A cause de ce manque de moyens financiers, la société civile est incapable d’accomplir son devoir, qui est de sensibiliser la population. Ce qui fait que la population ne soit pas suffisamment éduquée sur le plan électoral. Ce qui signifie que  l’appropriation électorale ne sera pas au rendez-vous mais, en même temps, il sera difficile d’avoir une alternance pertinente capable de pouvoir changer le système politique du pays par le fait que la sensibilisation électorale n’a pas lieu jusqu’aujourd’hui”</i>, a indiqué Gérard Bisomba.

Les élections sont prévues le 23 décembre de cette année. La CENI a déjà reçu les candidatures pour les législatives provinciales, nationales et la présidentielle. Les listes définitives pour les provinciales sont attendues le 24 août 2018, alors que celles des candidats à la présidentielle et à la députation nationale sont annoncées pour le 19 septembre 2018.

<b>Lise Kensey et Andie Nsoki, stagiaires/UCC</b>