RDC : des témoignages émouvants lors de l’inhumation de Luc Nkulula

<b>Peu avant l’inhumation du militant de la LUCHA Luc Nkulula, intervenue ce jeudi 14 juin au cimetière Makao, en territoire de Nyiragongo, ses compagnons de lutte l’ont élevé à titre posthume au rang de Héros du peuple. Un prix dénommé «prix du courage Luc Nkulula» a été créé à l’occasion. Il sera décerné chaque 18 octobre (date de naissance de Luc) à tous les jeunes qui se démarqueront par leur courage dans la vie active.</b>

Inconsolable, le compagnon de lutte Fred Bauma promet de tout faire pour que son ami Luc soit gardé à jamais dans la mémoire des Congolais.

<i>“Pour beaucoup de Luchéens (membres de la Lucha ndlr), Luc Nkulula était un mentor. Il était plus qu’un camarade. Luc ne mourra jamais parce qu’on ne peut pas tuer ses idées. Parce que le feu aussi violent qu’il soit, ne peut pas consumer ses actes. Nous, ses amis, nous ferons tout pour qu’il ne soit jamais oublié »</i>, a dit Fred Bauma.

Rebecca Kabugho, une autre figure connue de la Lucha, parle des liens qu’elle a entretenus avec Luc Nkulula.

<i>«Il me disait : on n’est pas des théoriciens mais des praticiens. Je ne manque jamais dans des actions de la LUCHA. Quand je suis là, c’est grâce à Luc. C’est lui qui m’a appris à parler de ce qui ne va pas dans mon pays. Je vais continuer la lutte. Je n’abandonnerai jamais la LUCHA»</i>, a-t-elle promis.

Présent aux obsèques de Luc Nkulula, le député national Muhindo Nzangi, au nom de Moïse Katumbi, président du mouvement Ensemble, a présenté ses condoléances à la famille biologique du défunt et à tous les activistes de la LUCHA. Il a également loué la bravoure de Luc qu’il dit considérer comme un modèle pour plusieurs jeunes congolais.

<i>«Les jeunes congolais ont appris qu’on peut revendiquer son droit par la non-violence. Aujourd’hui cette lutte a créé un esprit LUCHA. Qui l’eut cru qu’en ce moment on pouvait enterrer Luc ? Et que tous les espoirs qu’il avait pour ce Congo, un Congo où règnera la démocratie, un Congo où les dirigeants s’occuperont réellement des problèmes de sa population. Luc n’aura même pas l’occasion de le voir. Mais un auteur a dit : ‘comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous donne une mort paisible’. Nous exigeons que ce genre d’actes cesse et nous sommes convaincus que ce n’est pas ça qui va nous faire reculer. Ce Congo-ci, nous le libèrerons»,</i> a déclaré l’élu de Goma.

Francine Muyumba, la présidente de l'Union panafricaine de la jeunesse (UPJ), qui dit avoir rencontré Luc Nkulula deux jours avant sa mort, exige aussi des enquêtes.

<i>«Luc était un jeune intelligent et cohérent. Sa mort révolte. Que la justice soit faite. J’ai consulté Luc sur plusieurs questions. De temps en temps, on ne se mettait pas d’accord mais parfois on se mettait d’accord. Suis venue rendre hommage à Luc, un jeune qui incarne l’avenir de notre pays. Je suis arrivée hier la nuit en provenance de la Turquie et, ce matin, j’ai pris l’avion de Goma pour venir rendre hommage à Luc»,</i> témoigne-t-elle.

Meurtrie par la mort tragique de son frère, Amen Nkulula, petite soeur de Luc qui partageait la même maison avec le défunt-militant de la Lucha, peine à digérer la perte de Luc Nkulula. Tout ce qui lui reste c’est des souvenirs de bons moments vécus avec son frère.

<i>«Il me disait, Amen, je t’aime plus que le Congo mais je dois lutter pour que tes enfants grandissent dans un Congo épanoui. J’avais perdu mon père, je ne l’avais pas senti parce que tu étais là. J’avais perdu ma mère, je ne l’avais pas senti non plus parce que tu étais là. Mais tu pars et je me rends compte que je n’en ai plus. Luc était pour moi parfaitement un Frère. J’ai tout perdu»,</i> témoigne Amen Nkulula.

Pour rappel, Luc Nkulula est  décédé dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans un incendie de sa maison au quartier Himbi, à Goma. Tous ses biens ainsi que ceux de ses voisins étaient également consumés par le feu. Son corps calciné avait été tiré des décombres sur intervention des sapeurs-pompiers de la MONUSCO.

<b>Jonathan Kombi</b>