Une coalition d’ONG congolaises et internationales a alerté, ce mercredi 12 juillet 2017, sur la possibilité de voir une partie de la forêt tropicale équivalente à la taille de l’Italie abattue.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« Une partie de forêt tropicale équivalente à la taille de l’Italie pourrait bientôt être abattue par des exploitants industriels en République Démocratique du Congo (RDC), si un programme d’expansion du secteur industriel du bois financé par la Norvège est adopté mardi prochain (18 juillet) à Kinshasa »,</em> ont écrit le Réseau Ressources Naturelles, le Groupe de Travail de Climat REDD Rénové, Global Witness, Rainforest Foundation Norway, Rainforest Foundation UK, et Greenpeace.</blockquote>
D’après la coalition d’ONG, ce programme devra être mis en œuvre par l’Agence Française de Développement (AFD). Il consisterait à lever le moratoire sur l’allocation de nouvelles concessions forestières industrielles en RDC, en place depuis 2002, et à financer les entreprises forestières, et tripler l’espace forestier exploité industriellement de 10 à 30 millions d’hectares. La même source renseigne que ce programme serait financé par la <em>Central African Forest Initiative</em> (CAFI) à la hauteur de 200 millions de dollars et mené par la Norvège qui a pour objectif de protéger les forêts du Bassin du Congo.
Les programmes de CAFI font partie d'un effort international appelé REDD + qui a pour objectif de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre en réduisant la déforestation et la dégradation des forêts tropicales. D'ici 2.020, un montant total de 200 millions de dollars américains devrait être décaissé en RDC dans le cadre de ces efforts dont 190 millions pourvus par la Norvège.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« En plus de détruire une forêt qui abrite plusieurs espèces sauvages rares, telles que les bonobos, et d’affecter les conditions de vie des habitants des forêts, ce programme, s’il est mis en œuvre, pourrait être responsable de l’émission de 610.000.000 tonnes de CO2, soit presqu'autant que le secteur international de l’aviation, en 2015. Les nouvelles concessions risquent d’inclure des marécages tourbeux, récemment découverts, qui stockent environ 2,8 milliards de tonnes de carbone. Si les marécages tourbeux devaient être détériorés ou complétement détruits, cela équivaudrait à approximativement 10,4 milliards de tonnes d’émissions de CO2 »,</em> disent les ONG.</blockquote>
Des membres du gouvernement de la RDC, de la Norvège et de la France vont se rencontrer, les 17 et 18 juillet à Kinshasa, pour réviser et adopter le programme, déjà dans sa deuxième version.
Ces ONG ont écrit et appelé le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Vidar Helgesen, à l’AFD, ainsi que d’autres membres de CAFI, à rejeter ce programme.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« Les gouvernements français et norvégien se trompent gravement s’ils pensent qu’ils peuvent sauver une forêt en coupant des arbres »,</em> a indiqué Jo Blackman de Global Witness. <em>« Ce projet doit être rejeté car il augmenterait massivement les émissions de gaz à effet de serre.»</em></blockquote>
La coalition d’ONG note aussi que plusieurs rapports indiquent que le secteur forestier en RDC opère dans l’illégalité et concentre ces richesses dans les mains d’une petite élite, alors que le reste de la population vit dans la pauvreté. Même selon l’AFD, « <em>la corruption, la mauvaise gestion, les capacités institutionnelles insuffisantes et le faible niveau de Gouvernance</em> » sont répandus dans le secteur forestier en RDC.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>"CAFI doit travailler avec les autorités congolaises pour annuler ces millions d’hectares de concessions qui opèrent illégalement, au lieu de promouvoir l’expansion d’un secteur qui est clairement hors de contrôle », a</em> déclaré Irène Wabiwa, chargée de campagne de Greenpeace.</blockquote>
Ces ONG rappellent que, récemment, le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Monsieur Vidar Helgesen, a menacé de bloquer des financements forestiers au Brésil en réponse à un affaiblissement juridique de la protection des forêts et une déforestation croissante.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>"Refuser d’exiger l’annulation des concessions illégales du Congo revient à encourager l’impunité des auteurs de violation de la loi et une mauvaise gouvernance forestière. La Norvège doit maintenant déclarer que les financements qu’elle octroie à des projets forestiers en RDC seront gelés jusqu’à ce que toutes les concessions forestières illégales aient été annulées, et jusqu’à ce que la proposition de l’AFD soit rejetée", </em>ont déclaré les ONG.</blockquote>
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