<span style="font-weight: 400;">Le président a.i du groupe parlementaire UDPS et alliés a déposé, mardi 13 juin 2017, une motion de défiance contre le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadari, pour notamment la défaillance des services de sécurité dans de nombreux dossiers dont la situation dans l’espace Kasaï, l’affaire Ne Mwanda Nsemi et les évasions dans plusieurs prisons du pays.</span>
<span style="font-weight: 400;">Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, Fabien Mutomb affirme que la motion déposée est signée par une cinquantaine de députés nationaux. Il encourage cependant, les députés de la Majorité présidentielle à voter pour la déchéance de Ramazani Shadari, secrétaire général adjoint du PPRD.</span>
<b>Pourquoi cette motion?</b>
<span style="font-weight: 400;">C’est une motion de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale. Fabien Mutomb et 50 autres collègues, nous avons initié cette motion que j’ai endossé. Nous avions initié cette motion contre le ministre de l'Intérieur pour de graves incidents qui se sont produits non seulement à Kinshasa mais aussi au Kasaï et à l’Est de la République. L’insécurité est devenue chronique à tel point qu’on a l’impression qu’aucune démarche n’est qualifiée et nous constatons une faillite totale du système sécuritaire de la République Démocratique du Congo et celui qui répond de ces secteurs, c’est le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. Premier point, vous avez la répression disproportionnée des membres de la chefferie de Kamuena Nsapu. Et tout le monde est au courant de ça ! Il y a aussi le double assassinat des deux experts des Nations Unies. Vous savez très bien que pour le moment sur l’ensemble de la République, il y a le maintien sans aucune raison valable de l’interdiction des manifestations publiques et principalement de l’opposition. Et, vous les savez très bien, il y a eu une attaque violente à la permanence de l’UDPS où on a séquestré les responsables de l’UDPS. Devant ces tableaux, est-ce que nous pouvons nous taire en tant qu’élus légitimes du peuple congolais ? C’est sur ces points que nous avons rebondi, nous avons dégainé les articles pertinents et de la constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour initier une motion de défiance contre le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité. Nous attendons que l’Assemblée nationale, qui est le temple de la démocratie, soit disant, puisse convoquer dans les 48h la plénière pour que nous puissions discuter de cette motion </span>
<b>Oui, mais entre-temps, Shadari est au front dans la recherche de la paix sur tous ces dossiers ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Laissez-moi vous dire que c’est une fuite en avant. Cette démarche n'empêche pas les députés d’entreprendre une démarche constitutionnelle quand il y a flagrance. Vous avez suivi ce qui s’est passé à la commune de Matete, à Beni. Le vice-Premier ministre est dans les démarches, mais l’insécurité continue et elle s’installe de manière chronique. C’est l’Etat qui doit sécuriser la population, mais s’il n’arrive pas à le faire ce qui fait qu’il y a faillite du système sécuritaire et quand il y a faillite, les gens qui occupent certains postes doivent répondre.</span>
<b>Quelle chance donnez-vous à votre démarche tant que vous n'êtes que 50 députés de l’opposition et qu’en face de vous, il y a une majorité, la MP ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Premièrement, la démarche est constitutionnelle et la chance, nous en avons avec nous car le peuple congolais lui-même saura qui sont à la base de cette situation et ça sera une plénière publique. Nous sommes sûrs que nous voterons pour le départ de ce ministre, mais s’il y a des gens qui maintiennent ou qui votent contre cette motion de défiance c’est-à-dire qu’ils soutiennent l’insécurité et le non-respect du droit des citoyens et le peuple prendra acte </span>
<b>Parmi les signataires de la motion, y a-t-il aussi des députés MP ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Oui, la démarche est globale, ça ne concerne pas seulement les députés de l’opposition. Mais, il y a quand même des députés de la majorité présidentielle qui disent trop c’est trop et ils ont suivi la démarche. Nous leur disons qu’ils ont choisi le bon camp.</span>