Prochaine présidentielle: Monique Mukuna Mutombo annonce la présentation imminente de sa “vision pour la RDC” — Interview

Dans une interview accordée ce mardi 13 juin 2017 à ACTUALITE.CD, Monique Mukuna Mutombo candidate (déclarée) à la prochaine présidentielle en RDC, a expliqué ses motivations à briguer à la magistrature suprême. Elle en a également profité pour donner sa position face à la situation sociale, politique et sécuritaire actuellement en RDC.

<b>Quelle lecture faite- vous de la situation sociale, politique et économique en RDC ?</b>

Une politique de l’autruche est en place. Cela ne sert à rien de gérer le pays comme si tout allait bien. Le taux de chômage élevé (autour de 45% !), la dépréciation sans pareil  de notre monnaie qui déstabilise plus d’un ménage, la chute du cours des matières premières, qui peut être un prétexte à<b>  </b>la crise pour certains mais  pour moi,  une Nation devrait prévoir dans sa gestion ces aléas du marché…  sont parmi les symptômes qui nous signalent que notre pays est malade économiquement. En cause ? La politique pas nécessairement mal orientée, mais qui ne veut pas prendre en compte le besoin réel d’un changement de cap à 360˚. Les réformes hâtives, trop de changements de lois et de nouvelles taxes ne font que faire fuir le peu d’investisseurs qui nous reste encore et empirer une situation qui ne peut être colmatée mais qui doit subir un traitement curatif de choc !

Chaque chose a son temps, un modèle a été appliqué non pas pendant les dernières années, mais depuis notre indépendance, il n’a pas marché. La politique d’hommes forts ne porte plus des fruits. La jeunesse est devenue très exigeante avec la venue de l’internet et avec des réseaux sociaux qui leur donne un moyen de comparaison avec d’autres cieux. Les vieilles dictatures vont une à une tomber en Afrique car  entretenir un pouvoir dictatorial  aujourd’hui est juste une folie ! Rien n’est plus caché, tout est partagé, aucun secret : Vous tuez ? Détournez de l’argent, des paradis fiscaux ? Que peut-on cacher ? C’est juste une question de temps. Je supplie le président Kabila, comme je l’ai déjà fait il y a quelques temps dans une lettre ouverte, il vaut mieux quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent ! La priorité doit être l’organisation des élections crédibles, plus les choses traînent, qui sait ce qui va encore arriver demain ? La RDC a trop souffert ! Il y a trop de morts, trop de souffrance.

<b>Vous voulez être présidente de la république, quelle est votre vision pour redresser la RDC ?</b>

Aucun projet de société aussi exhaustif qu’il soit ne peut être appliqué dans notre pays sans qu’un inventaire ne soit fait. Nous devons d’abord comprendre ce qui n’a pas marché, l’état réel de notre économie, notre culture, nous l’avons abandonné depuis quand ? Je ne crois pas à un quelconque développement qui ne prenne pas en compte la culture. Ma vision est d’abord de réconcilier le peuple congolais avec lui-même et avec sa terre. Et ensuite, nous allons nous attaquer à la justice, l’agriculture ainsi que le tourisme comme secteurs de développement. La clé de tout,  c’est le congolais. Il doit être prêt au changement et aussi prêt à y participer! Dans quelques semaines, notre projet de société sera présenté à Kinshasa au peuple congolais pour étaler beaucoup plus les lignes détaillées de la vision d’un pays auquel nous voulons donner une chance à nouveau départ.

<b>Quelles sont les priorités une fois élue présidente?</b>

Sécuriser notre pays pour pouvoir lancer le tourisme et établir une justice réelle, au service du peuple et non pas celle qui l’opprime,  avant de parler du développement. Quel investisseur sérieux penserait à placer son argent dans un pays d’où il risquerait à tout moment de se faire expulser sans cause valable, où il voit les droits de l’Homme être bafoués à la moindre  occasion ?   Où il risquerait de tout perdre parce que des soi - disant rebelles ont envahi les lieux et tuent la population à l’arme blanche.

<b>Comment comptez-vous vous faire élire dans un environnement où les hommes semblent avoir la main mise sur le système ?</b>

Pour moi, être un Homme, ce n’est pas une question de genre. Un Homme se distingue des autres par son intégrité, par son dévouement au pays, par ses valeurs ! La RDC notre beau pays a vu défiler beaucoup de leaders du genre masculin mais très peu d’Hommes.

La femme a été violée, battue, insultée publiquement, dénigrée, alors qu’elle contribue de beaucoup à notre économie bien que cela reste encore en grande partie qu’au niveau informel. Le pays appartient aux congolaises ainsi qu’aux congolais, si les hommes qui ne veulent pas de la femme au pouvoir pouvaient aussi choisir de souffrir de cette mauvaise gestion du pays à leur place ! Je suis prête, avec les capacités intellectuelles et une expérience professionnelle qui prouvent à suffisance de ma capacité managériale au niveau national et africain. La RDC est un très grand et beau pays qui a été ramené à son  plus bas niveau qui soit, juste par égoïsme, cupidité et avidité du pouvoir pour le pouvoir.  Il a besoin de nous tous sans distinction et nous allons répondre présent à cet appel, n’en déplaise aux ennemis de la République !

<b>Par Roberto Tshahe
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