Olivier Kamitatu, président de l’ARC et nouveau porte-parole de Moïse Katumbi, a, au cours d’une interview accordée à ACTUALITE.CD, déclaré que la situation de crise politique actuellement ne relève nullement d’un échec du Rassemblement, mais plutôt du refus de Joseph Kabila de respecter les règles du jeu démocratique.
Selon lui, Le Rassemblement va continuer à sensibiliser la population pour l’amener à exprimer de manière claire sa détermination quant au respect de la constitution qu’elle a adopté à plus de 85%
<b>Une année déjà depuis la création du Rassemblement, où en est-on avec cette plateforme ?</b>
Il faut dire que le Rassemblement reste la première force de l’opposition politique. Nous avons réussi à obtenir un accord qui a été signé. Ce sont des résultats importants. Maintenant nous allons continuer à combattre pour les concrétiser. Il ne suffit pas d’avoir un document sur lequel la Majorité a apposé sa signature qu’elle renie aujourd’hui. Il faudra maintenant que ce document soit mis en œuvre de manière intégrale et de bonne foi. Nous avons obtenu le soutien du Conseil des Nations unies à l’unanimité de ses membres qui reconnaît l’accord de la Saint-Sylvestre. Nous avons également aujourd’hui une structure de bons offices, les évêques de la CENCO qui sont reconnus par la communauté internationale. Je crois que c’est des éléments qui sont importants. Mais, nous reconnaissons néanmoins que nous n’avons pas pu mettre cet accord en œuvre non pas du fait du manque de solidarité mais du fait que la Majorité renie ses engagements.
<b>Ces derniers temps plusieurs experts évoquent la possibilité d’un référendum. Pouvons-nous dire que le Rassemblement à échoué ?</b>
Non. Si vous avez en face de vous quelqu’un qui ne veut pas respecter les règles de jeu, vous ne pouvez pas jouer. Il faut d’abord appliquer les mêmes règles. Si les uns jouent au football avec la balle aux pieds et que les autres jouent au rugby avec la balle aux mains, il faut que nous ayons maintenant les mêmes règles. Joseph Kabila refuse les règles de la démocratie. Ils continuent à vouloir concevoir le pouvoir pour le pouvoir. Donc il ne faut pas dire que c’est un échec du Rassemblement, parce qu’en face de nous, il y a des gens qui ne veulent pas respecter des règles démocratiques et qui refusent des règles morales et éthiques dont la première et le respect de la signature apposée et de la parole donnée.
<b>Qu’est-ce que vous envisagez changer pour la suite de votre combat ?</b>
On nous appelle opposition, mais en réalité nous représentons la grande majorité sociologique dans le pays qui aspire à l’alternance et à la nouvelle gouvernance. Alors le Rassemblement va continuer à rassembler le peuple congolais qui doit aujourd’hui démontrer de manière claire qu’il veut le respect de la Constitution, et les élections mais pas les élections à tout prix. Des élections organisées de manière transparente. L’élection présidentielle doit être organisée pour donner une légitimité à tous les animateurs des institutions parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans une situation extrêmement grave par la faute de la MP.
<b>Rassembler le peuple en appelant à la mise application de l’article 64 pour brûler le pays ?</b>
Qui parle de brûler le pays? Nous n’avons pas besoin de brûler le pays. Qui sont les pyromanes aujourd’hui? Qui sont ceux qui veulent la division de la Nation pour conserver le pouvoir ? Ce n’est pas le Rassemblement. Aujourd’hui, soyons précis, le peuple congolais a adopté la constitution à 85% dont les termes sont clairs : un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois. On ne peut changer ni le nombre, ni les termes. Vous avez suivi l’interview de Joseph Kabila à l’hebdomadaire allemand où il a dit qu’il n’y a aucune promesse. C’est un dédain absolu des aspirations du peuple congolais qui envisage de choisir dans le délai ses nouveaux dirigeants. D’autant plus que la situation socio-économique est catastrophique aujourd’hui.
<b>Si demain il y a référendum, quel sera votre mot d’ordre ?</b>
Pourquoi, il y aura référendum? Il y a lieu de parler d’élection présidentielle. Il n’est nullement question de changer la Constitution, l’accord est très précis. Il y aura la période électorale mais aucun référendum. Nous devons aller aux élections pour donner la légitimité aux gouvernants. Pour remettre le pays sur le rail. Il n’y a pas d’autres solutions. Nous devons organiser toutes les élections, présidentielle jusqu’aux législatives.
<b>Interview réalisée par Rachel Kitsita </b>
<iframe src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/track…; width="100%" height="450" frameborder="no" scrolling="no"></iframe>