Les discussions sur la composition du prochain gouvernement sont en cours au Centre interdiocésain. Le député ADR Jean-Paul Midagu, à travers une tribune envoyée à ACTUALITE.CD, revient sur son analyse faite déjà depuis novembre 2016.
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<li>Introduction</li>
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En vue de trouver une solution politique à l’impasse du processus électoral actuel dans notre pays, il a été organisé le Dialogue national inclusif, auquel ont pris part les différentes forces vives de la Majorité présidentielle, de l’Opposition politique, de l’Opposition Républicaine et de la Société civile.
Le Dialogue a conduit à un compromis politique, sous forme d’Accord politique global pour l’organisation d’élections crédibles et apaisées en RDC. Cet accord va être endossé par toutes les parties aux Dialogue. Il prévoit notamment la mise en place d’un Gouvernement de large union nationale qui aura pour mission principale de veiller à l’organisation des élections dans notre pays.
Ce Gouvernement sera attendu dans les 30 jours francs de la signature de l’Accord. Il sera conduit par un Premier Ministre issu de l’Opposition, dont la base parlementaire est constituée par la majorité et l’opposition à l’Assemblée Nationale et au Sénat
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<li>Défis du Gouvernement de transition</li>
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La base de travail du Gouvernement de transition se fonde sur le compromis politique contenu dans l’Accord issu du Dialogue national inclusif. Ainsi, pour mieux s’acquitter de ses missions, dont la principale et la plus déterminante sera l’organisation des élections, le Gouvernement de transition aura ferra face aux principaux défis suivants :
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<li>L’appropriation politique du processus qui nécessite des personnalités politiques de notoriété publique, disposant des assises bien établies dans leurs bases, pour bien porter le projet au niveau national et agir dans l’homogénéité, en dépit du fait qu’elles seront issues des composantes différentes, naguère opposées.</li>
<li>L’accompagnement de la communauté internationale, qui implique des personnalités politiques à la crédibilité incontestable et qui disposent d’atouts nécessaires pour mieux vendre le processus à l’international et obtenir l’adhésion et l’appui multifonctionnel des partenaires au développement et des instances décisives de la Communauté internationale dans le cadre des relations bilatérales ou multilatérales.</li>
<li>Les contestations politiques et les manifestations populaires, qui viendraient s’ajouter et/ou accentuer les problèmes sécuritaires existants dans certaines parties du pays, notamment les groupes armés dans l’Est du pays et les conflits interethniques à BENI, dans la province du Nord-Kivu. Ces faits nécessitent des personnalités politiques expérimentées dans la gestion des conflits et des catastrophes humaines y relatives, et qui disposent des capacités suffisantes de communication, d’encadrement adéquate des masses et de résolution des questions sécuritaires.</li>
<li>Les finances. En effet, le climat politique de la transition ne favorisera pas les investissements privés ou la mobilisation des ressources internes. L’apport extérieur des partenaires au développement risquerait aussi d’être aléatoire. Ce Gouvernement devrait être constitué des personnalités politiques qui arrivent à mettre en place des systèmes innovants de mobilisation des recettes internes et extérieures.</li>
<li>La poursuite des missions régaliennes de l’Etat, en dépit de la réalisation de la mission politique dévolue au Gouvernement de transition d’organiser les élections dans un climat apaisée. Ce pari induit des personnalités politiques capables d’assurer le fonctionnement de l’Etat et la continuité des services publiques, tout en travaillant pour la réussite de la transition.</li>
<li>Le maintien de la cohésion nationale. Le Gouvernement de large union nationale devrait être constitué avec des personnalités politiques choisies de manière équilibrée, pour tenir compte de la représentativité nationale et pour éviter de sombrer dans la bipolarité Est-Ouest qui avait caractérisé autrefois la transition avant les élections de 2006.</li>
<li>Charpente du Gouvernement de transition</li>
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Le Gouvernement de large union nationale pourra comprendre :
– un Premier Ministre, issu de l’Opposition ;
– quatre Vice-Premiers Ministres, issus respectivement de la Majorité présidentielle, de l’Opposition politique, de l’Opposition Républicaine et de la Société civile ;
– les Ministres et Vice-Ministres, désignés de manière équilibrée par rapport aux composantes indiquées ci-dessus, et en tenant compte de la géopolitique nationale et de la représentativité des femmes et des jeunes.
Le Gouvernement, conduit par le Premier Ministre, sera structuré dans quatre grandes commissions, dirigées par les quatre Vice-Premiers Ministres, pour faire face aux défis de la transition indiqués ci-dessus.
Ces quatre grandes commissions seront les suivantes :
– la Commission politique, défense et sécurité ;
– la Commission affaires étrangères, diplomatie et coopération ;
– la Commission économique et mobilisation des ressources ;
– la Commission sociale et bon fonctionnement des services publics.
Dans la mise en place des Ministères, outre la place déterminante de la sécurité, de la défense nationale et de la justice, il serait souhaitable d’accorder la préséance aux secteurs qui permettent d’assurer une meilleure continuité des missions régaliennes de l’Etat (notamment : santé publique, fonction publique, enseignement, travail) et ceux qui permettent la mise en œuvre des systèmes innovants de mobilisation des recettes internes et extérieures.
Profil des animateurs du Gouvernement de transition Les animateurs du gouvernement devront disposer d’une expertise avérée dans la gestion de la chose publique avec des qualités de leadership significatives avec une éducation conséquente. C’est-à-dire des capacités à la capacité à influencer, motiver et impliquer les populations à la base au soutien de l’action gouvernementale. Il devra également démontrer de la capacité à obtenir les résultats d’une façon qui inspire la confiance De manière particulière, le membre du gouvernement devra démontrer des compétences et qualités ci-après :
– La Vision
C’est la capacité à formuler une orientation claire dans son implication à l’action gouvernementale car « il y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va », Sénèque.
– La communication
La capacité de communication sera essentielle pendant la transition pour assurer la visibilité de l’action gouvernementale. Ainsi chaque portefeuille ministériel devra disposer d’un plan de communication conséquent.
– L’Action
Une vision sans action est une hallucination. Le membre du gouvernement devra disposer des capacités à traduire la politique gouvernementale en principales actions au bénéfice des populations congolaises. Il devra être capable de vaincre la peur et d’être solidaire à l’action commune du gouvernement.
– Le service
L’accessibilité sera un atout essentiel pour un membre du gouvernement. Pendant la période de transition, le gouvernement doit être proche des populations et à l’écoute des desideratas. Cette qualité cultivera l’enthousiasme et la motivation au sein de la population.
-L’intégrité
Pendant cette période transition, le gouvernement a besoin des hommes intègres, avec des valeurs morales avérées.
Fait à Kinshasa, le 25/11/2016
Honorable Jean Paul Midagu
Député national et Secrétaire Général de l’ ADR