Les agents de la Minière de Bakwanga (MIBA SA) sont descendus dans la rue ce mercredi 10 décembre à Mbuji-Mayi pour exprimer leur indignation face à la dégradation continue de leurs conditions socioprofessionnelles. Ils réclament le paiement de huit mois d’arriérés de salaire et donnent au gouvernement un ultimatum qui expire le 20 décembre prochain.
Partis du siège de l’entreprise, les manifestants ont sillonné plusieurs artères de la ville, brandissant des calicots et scandant des slogans dénonçant ce qu’ils qualifient d’« abandon total » de la part des autorités. Ils affirment que le non-paiement prolongé de leurs salaires plonge leurs familles dans une précarité alarmante, marquée par l’abandon scolaire, la dislocation des foyers et la perte de dignité.
Devant le gouvernorat du Kasaï-Oriental, Jean Mayamba, représentant du Collectif des enfants de la MIBA et porte-parole du jour, a lu le mémorandum adressé au président de la République. Il a insisté sur la gravité de la situation : « nous vivons huit mois d’humiliation silencieuse. Huit mois sans salaire, alors que nos familles sombrent dans la précarité. Nous demandons au chef de l’État de rétablir son propre engagement et de sauver ce qui reste de la MIBA. »
Les travailleurs rappellent également au président Félix-Antoine Tshisekedi la promesse faite à Mbuji-Mayi, devant la population de la grand-place de Bonzola, d’allouer 50 millions de dollars pour la relance de la société. Ils déplorent que ces fonds, pourtant annoncés depuis plusieurs mois, n’aient jamais été décaissés.
Dans une ville déjà éprouvée par une crise socio-économique tenace, cette marche traduit l’exaspération croissante des agents, qui préviennent que d’autres actions d’envergure pourraient suivre si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Ils appellent le gouvernement central à agir sans délai pour éviter une aggravation de la crise au sein de cette entreprise minière stratégique du Grand Kasaï.
Michel Cyala