RDC : le CIFOR s’engage à appuyer la société civile pour le suivi décentralisé des projets et programmes REDD+

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Les participants à l'atelier sur l'appui à la société civile pour le suivi décentralisé des projets et programmes REDD+ en RDC

La République Démocratique du Congo, qui regorge en son sein l’un des plus grands potentiels en biodiversité forestière du monde, voit à ce jour ses ressources en foresterie menacées, au point d’en lui voler la vedette. Pour contrecarrer ce danger, le Centre de Recherche International (CIFOR) en collaboration avec le Groupe de Travail Climat REDD-Rénové (GTCR-R) ont lancé, mercredi 3 décembre à Kinshasa, l’atelier sur l’appui à la société civile pour le suivi décentralisé des projets et programmes de la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+).

Les objectifs de cet atelier, qui s’organise dans le cadre du projet REDD+ en RDC, sont entre autres: présenter officiellement le projet, ses activités, ses partenaires de mise en œuvre ainsi que ses collaborateurs, présenter les activités réalisées au cours du premier semestre écoulé et les perspectives pour le semestre à venir, mettre en lumière le rôle de la société civile, en particulier celui du GTCR-R, dans la lutte contre les changements climatiques et la déforestation.

D’après la docteure Stibniati (Nia) ATMADJA, chercheuse au sein du centre de recherche international (CIFOR), le projet ciblant et appuyant la société civile, il est donc crucial de lui en faire connaître les contours, en raison de leur absence lors du lancement en avril dernier. 

« C’était une présentation publique d'un projet qui était déjà lancé par le secteur général du ministère de l'Environnement et Développement durable. Et pour nous, maintenant, c'est important de publier un peu plus de projets pour tout le monde parce que c'est un projet qui cible et qui appuie les sociétés civiles. Et les sociétés civiles n'étaient pas là lors du lancement officiel, donc on fait de notre mieux pour que ça soit plus accessible », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, Guy Kujemba, coordonnateur du GTCR-R, le choix des organisations de la société civile n’était pas sélectif, d’autant que « la question du climat touche tout le monde », affirmant que le nombre des organisations de la société civile impliquées à cette cause a déjà atteint 450.

« Nous avons déjà 450 organisations qui sont impliquées directement. On ne peut pas aller indirectement pour dire qui a été choisi, parce que l'organisation, c'est beaucoup de gens. Et les efforts contenus pour fédérer toutes les énergies de manière à ce que nous puissions vraiment adresser la question, de manière à ce que toute la société civile soit mobilisée sur la question », précise Guy Kujemba.

Satisfait pour sa participation à cet atelier, Freddy Mumba, ingénieur agronome et chargé de renforcement des capacités des fédérations (CONAPAC), estime impérieux l’association de la société civile pour plus de plaidoyers sur la lutte contre le changement climatique auprès des décideurs. Il pense qu’une fois les forêts de la RDC sont préservées, des populations autochtones et les communautés locales auront accès au moyen de leur existence, lesquelles sont considérées comme « les véritables gardiens » des écosystèmes forestiers  

Ce qu’il faut retenir du projet REDD+ en RDC

Le projet de Réduction des Emissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts en RDC (REDD+) vise à préserver les forêts tout en contribuant au développement durable des communautés. Financé par le Fonds National des Forêts en République démocratique du Congo (FONAREDD) et par l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (CAFI) à la hauteur de 5,5 millions de dollars pour une durée de trois ans (avril 2025-avril 2028), ce méga projet poursuit trois axes, entre autres, le renforcement des opérations internes du GTCR-R, notamment sa gouvernance et ses activités dans les provinces ; le renforcement de son influence sur les processus REDD+ en RDC, à travers le plaidoyer, la mise en réseau, et les partenariats stratégiques, et la contribution à une mise en œuvre plus équitable et informée de la REDD+ en RDC, avec une attention particulière aux groupes sous-représentés (femmes, jeunes, peuples autochtones) et au développement d’un suivi indépendant des activités REDD+.

Samyr LUKOMBO