Devant les députés, la Première ministre a défendu l’appréciation du franc congolais et met en avant les mesures conjointes prises avec la BCC dont le renforcement de suivi de la liquidité bancaire 

Illustration
Photo d'illustration

Les députés nationaux ont déclaré recevable le projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Cette étape intervient après plus de six heures d’échanges approfondis, au cours desquels les élus ont examiné les priorités gouvernementales et proposé des pistes d’amélioration afin d’enrichir le projet, appelé à fournir au gouvernement les moyens de sa politique pour l’année 2026.

Parmi les préoccupations soulevées, la question de l’appréciation du franc congolais face au dollar américain a occupé une place centrale. Près de trois mois après le début de cette appréciation, certains élus craignent toujours que cette dynamique n’affecte négativement la mobilisation des recettes, ou ne soit que de courte durée, avec des conséquences potentiellement graves sur le paysage économique du pays. 

"Concernant l’appréciation du franc congolais, qui a suscité de nombreux commentaires et appréhensions, j’aimerais inviter les Honorables Députés à constater que les forces du marché ont réagi dans le sens d’atténuer la volatilité du taux de change. Le franc congolais est passé de 2 900 FC pour un dollar américain à 2 100 FC, pour se stabiliser autour de 2 450 FC, à la suite des décisions que le Gouvernement continue de prendre", a déclaré la Première ministre, mardi 18 novembre.

Et de poursuivre :

"Il sied de rappeler que le gouvernement a lancé des missions de contrôle de la structure des prix, l’obligation d’affichage, la baisse successive du prix du carburant à la pompe, ainsi que la maîtrise des volumes des produits pétroliers dans la structure des prix. La Banque centrale, pour sa part, renforce le suivi de la liquidité bancaire afin de limiter les comportements spéculatifs sur le marché de change".

Dans son exposé sur l’économie du projet de budget 2026, la cheffe du gouvernement a précisé que depuis septembre 2025, le franc congolais s’est apprécié d’environ 34,2 % sur le marché officiel et de 31,7 % sur le marché parallèle entre fin août et mi-octobre.

"Le taux de change s’est depuis lors stabilisé. Cette performance est le fruit de la conjugaison des efforts budgétaires et monétaires. La Banque centrale du Congo a pris des décisions visant à mettre à jour le taux de change appliqué sur les réserves obligatoires gelées en monnaie nationale constituées sur des dépôts en devises, et à intervenir sur le marché de change. Ces actions ont été soutenues par une performance budgétaire appréciable en termes de mobilisation des recettes et de maîtrise des dépenses. Bien entendu, cette appréciation du franc congolais a des répercussions sur le niveau des prévisions budgétaires élaborées sur la base des réalisations à fin juin, telles que contenues dans le projet de loi de finances 2026 que j’ai l’honneur de vous présenter", a-t-elle ajouté.

Présenté en équilibre, tant en recettes qu’en dépenses, le budget 2026 s’élève à 59 021 milliards de francs congolais (FC), soit une hausse de 16 % par rapport au budget rectificatif 2025, arrêté à 50 692 milliards de FC. Le texte a été adopté lors de la 58ᵉ réunion du Conseil des ministres, après sa présentation par le vice-Premier ministre chargé du Budget, Adolphe Muzito.

Après sa recevabilité, le projet de loi de finances sera transmis à la Commission économique et financière (Écofin) de l’Assemblée nationale, qui procédera à un examen détaillé des prévisions, des priorités sectorielles et des équilibres macroéconomiques, avant de soumettre un rapport en plénière pour adoption finale. Avec cette étape, le pays se rapproche de l’adoption d’un budget défini comme un outil essentiel pour une croissance inclusive et durable en 2026.

L’examen du projet intervient à près de 30 jours de la clôture de la session ordinaire de septembre, dite session budgétaire. Conformément à la loi relative aux finances publiques, il se déroule après la recevabilité du projet de loi portant reddition des comptes de l’exercice 2024, défendu la veille par le ministre des Finances, Doudou Fwamba.

Clément MUAMBA