RDC : 24,8 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, 9 zones en situation d’urgence (Phase 4 IPC) 

Conflit FARDC-M23/Les déplacés/Crédit Photo – BOYONGO KAYA/CICR
Conflit FARDC-M23/Les déplacés/Crédit Photo – BOYONGO KAYA/CICR

Le rapport de la 24ᵉ analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) en République démocratique du Congo, présenté ce mardi 4 novembre, révèle que 24,8 millions de personnes, soit 21 % de la population, souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, principalement en raison des conflits persistants dans l’Est du pays.

Cette analyse, menée du 8 au 27 septembre 2025 et validée par le ministère de l’Agriculture en présence du coordonnateur du Système des Nations unies en RDC et du représentant-pays de la FAO, indique que neuf zones sont particulièrement touchées : Djugu et Mambasa (Ituri) ; Masisi, Lubero et Walikale (Nord-Kivu) ; Kalehe et Fizi (Sud-Kivu) ainsi que Kongolo et Moba (Tanganyika).

Dans ces zones, 3,2 millions de personnes (3 % de la population) se trouvent en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC), tandis que 21,5 millions (18 %) sont en situation de crise (Phase 3).

« La publication de ces résultats permet au gouvernement d’améliorer la prise de décision et d’assurer une meilleure allocation des ressources pour mettre fin à la crise alimentaire. Gouvernement et partenaires doivent se remettre en question et trouver des solutions durables aux enjeux de sécurité alimentaire en RDC », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Mohindo Nzangi.

De son côté, la directrice pays a.i. du Programme alimentaire mondial (PAM), Cynthia Jones, s’est inquiétée des conséquences humanitaires liées à la fermeture prolongée de l’aéroport de Goma ainsi qu’aux restrictions sur l’importation de denrées alimentaires.

Le rapport projette par ailleurs qu’en 2026, 26,6 millions de personnes (22 % de la population) pourraient être en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit une augmentation de 1,8 million de personnes.

Outre les conflits armés et les déplacements de populations, la flambée des prix alimentaires, les inondations, le changement climatique et les épidémies successives figurent parmi les principaux facteurs aggravant la crise.

En conclusion, le président national du Groupe technique de travail IPC, Alain Bolowa, a recommandé notamment la cessation des hostilités, la mobilisation accrue de ressources financières pour renforcer l’aide alimentaire, l’amélioration de l’accès aux denrées essentielles, le renforcement des mécanismes de surveillance et la mise en place de programmes de protection sociale.

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) est une initiative multipartite visant à améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

Grâce GUKA