Transport à Kinshasa : l’hôtel de ville annonce des sanctions contre des conducteurs pratiquant des tarifs supérieurs à ceux fixés par les autorités

Boulevard du 30 juin à Kinshasa
Boulevard du 30 juin à Kinshasa

Le nouveau ministre des transports de la ville de Kinshasa, Jésus-Noël Sheke, a rappelé les mesures prises en décembre dernier par le gouverneur dans ce secteur dont il a désormais les responsabilités. Dans un communiqué mercredi, il a indiqué que l'interdiction formelle de pratiquer les tarifs supérieurs à ceux fixés par la réglementation, de modifier ou de dévier les itinéraires officiels, ainsi que l’affichage obligatoire de l’itinéraire et du tarif officiel demeure d’application stricte et immédiate.

« En attendant les ajustements annoncés par l'Autorité Urbaine, le Gouvernement Provincial de Kinshasa rappelle à l'attention de tous les opérateurs du secteur des transports en commun que, conformément à l'Arrêté N°SC/0180/KB/GVK/BLD/2024 du 17 décembre 2024, fixant la grille tarifaire et les itinéraires officiels, les dispositions suivantes demeurent d'application stricte et immédiate : Interdiction formelle de pratiquer des tarifs supérieurs à ceux fixés par la réglementation en vigueur ; Interdiction de modifier ou de dévier les itinéraires officiels, notamment à travers les pratiques dites «demi-terrain», «hausse des prix », ou encore les formules abusives « 300, 400, 500 solola-bien» ; Affichage obligatoire, clair et visible, à bord et sur le pare-brise de chaque véhicule de transport, de l'itinéraire desservi ainsi que du tarif officiel applicable », lit-on.

Jésus-Noël Sheke annonce, sans préciser la date d’application, deux sanctions fortes pour faire respecter la décision du gouverneur Daniel Bumba. Il s’agit entre autres de la mise en fourrière des véhicules des contrevenants et l’imposition d’une amende fixée à deux millions deux cents cinquante mille francs congolais (2.250.000 FC).

La grille tarifaire dressée par le gouverneur de la ville de Kinshasa en décembre 2024 fixait les prix des transports de la manière suivante :  du Marché de la liberté, Kingasani (Pascal), Kingasani ya suka à Mikonga/Bibwa 500 FC ; Kinkole commune 1000 FC ; N'sele 1500 FC ; Maluku 2000 FC ; Menkao 2000 FC. À partir du marché Central à Kingasani ya Suka 1500 FC ; Kimbanseke 1500 FC ; Ndjili Sainte Thérèse 1000 FC ; Masina Petro Congo 1000 FC ; Matadi Kibala 2000 FC.  Du centre-ville (Gare Centrale) à Inter Gombe 1000 FC ; Rondpoint Assanef 1000 FC ; Bon Marché 1000 FC ; Victoire 1500 FC ; Masina Petro Congo 2500 FC ; Ndjili Sainte Thérèse 2500 FC ; Kingasani II 2500 FC.

Après des remous constatés après la publication de cet arrêté, l’ex ministre provincial de transport, Bob Amiso, avait donné un moratoire de 10 jours aux associations de transport à Kinshasa de vulgariser la mesure auprès des chauffeurs avant son application, sous peine d'une amende allant de 50 à 100 dollars d'amende. Après quelques jours de surveillance par la police, plusieurs chauffeurs avaient observé une grève en début des semaines qui avaient suivi, exprimant leur colère contre cette nouvelle mesure de l'hôtel de ville. Ils estimaient qu'au regard de l'état des routes, des bouchons, il est, pour eux, impossible de réunir le versement qu'attendent leurs patrons chaque soir. Ils avaient plaidé auprès des autorités d'échanger avec les propriétaires des véhicules pour qu'ils repensent la question du versement.

Samyr LUKOMBO