Le village de Kyoko, dans la province du Tanganyika, accueille des enfants et des adultes ayant fui les violences dans les villages de Mangala et de Kinyema. Depuis janvier 2025, des milliers de déplacés issus des communautés Bantou et Twa ont afflué vers ce secteur, parmi eux de nombreux jeunes et enfants non accompagnés.
Grâce au soutien de l’UNICEF, plus de 1 000 ménages vulnérables (726 sur le site de Kinyema et 300 sur le site de Mangala) ont bénéficié d’articles ménagers essentiels (AME), de kits WASH et de kits d’hygiène intime, dans le cadre du projet UniRR financé par BHA et ECHO, afin de subvenir tant soit peu à leurs besoins.
En appui à l’aire de santé de Kyoko, l’UNICEF a offert, pendant un mois, des services de soins de santé aux personnes déplacées et aux populations autochtones, en leur fournissant des médicaments pour la prise en charge gratuite des cas d’urgence, de malnutrition sévère aiguë et modérée, ainsi que pour les accouchements et autres urgences médicales.
« Nous sommes venus de Kinyema, nous avons fui les affrontements pour venir ici à Kyoko. Nous avons demandé un espace au chef du groupement. L’UNICEF, avec la Croix-Rouge, est venue nous assister en soins de santé primaire. Même nos enfants qui souffraient de malnutrition sont actuellement guéris. En plus de cela, nous avons bénéficié d’articles ménagers essentiels », a déclaré Bernard Moke, chef du site de Kinyema et ressortissant de la communauté Twa.

Mwamini Kabulo, 14 ans, a elle aussi pris la fuite lorsque les violences ont éclaté dans son village.
« Mes parents ont été tués par les éléments du chef de guerre Mungusi Mai-Mai. Pendant les affrontements, j’ai fui avec mon frère. À notre arrivée ici, il n’y avait rien à faire et rien à manger. Je demande à l’UNICEF de nous apporter une assistance alimentaire et de nous construire une école », a témoigné Mwamini Kabulo, enfant non accompagnée du site de Mangala, ressortissante de la communauté Bantou.
Poursuivant ses actions humanitaires, l’UNICEF a également apporté une assistance à 3 544 autres déplacés installés à la gare de Makala, située à une trentaine de kilomètres de la ville de Kalemie. Ces personnes proviennent du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que du village de Mikato, en raison des atrocités provoquées par le mouvement rebelle AFC/M23.

Cette dotation comprend des nattes, couvertures, pagnes, gobelets, marmites, louches, torches, bâches et autres articles essentiels.
« J’ai fui la guerre entre les FARDC et le M23. En quittant Goma pour arriver ici, j’ai tout perdu. Face à toutes ces difficultés, j’ai contracté une infirmité à la jambe droite. Cette assistance de l’UNICEF et de la Croix-Rouge est d’une très grande importance, car elle répond à près de 90 % de mes besoins. Je demande à l’UNICEF de nous assister prochainement en vivres et en intrants agricoles pour relancer notre vie. Vu mon état de santé, je ne sais pas où trouver les revenus nécessaires pour mieux vivre », a confié Sifa Nsimire, bénéficiaire.

Concernant la réinsertion sociale, l’UNICEF, en collaboration avec CARITAS Kalemie-Kirungu, a érigé à l’Espace Taba Congo, dans la commune de Lukuga, un centre de formation professionnelle, de détente pour enfants et de prise en charge psychologique. Cet espace est destiné aux personnes contraintes de fuir, aux enfants non accompagnés ainsi qu’aux victimes de violences sexuelles, dans l’objectif de promouvoir leur autonomisation et de les aider à surmonter les traumatismes liés aux agressions.
« Une nuit, ma mère était partie chercher de quoi me nourrir, car je vis seule avec elle. Des hommes du quartier ont su que j’étais seule et sont entrés dans la tente pendant mon sommeil. Ils étaient cinq et ils m’ont violée. À cause de cela, j’ai honte d’aller à l’école. Je tiens à remercier l’UNICEF pour la formation : aujourd’hui, je suis capable de fabriquer du savon et de confectionner des habits », explique une victime de violences sexuelles.

De ce qui précède, plusieurs défis restent à relever, notamment l’approvisionnement en eau potable, la lutte contre la déscolarisation et la poursuite du programme d’appui en santé et nutrition.
Grâce Guka