RDC: “ Les projets REDD+ ne sont pas des parcs nationaux“, Prof Jean-Robert Bwangoy recadre Rainforest UK

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Professeur Jean-Robert Bwangoy, Patron de la société Era Congo, devant les médias de Kinshasa

Le professeur Jean-Robert Bwangoy, directeur général d’ERA Congo, filiale de Wild Works Carbon (WWC), s’insurge contre un rapport publié par Rainforest UK et APEM, qu’il qualifie de biaisé et non professionnel. Les deux organisations ont récemment diffusé une étude intitulée « La grande ruée vers l’or vert », dans laquelle elles accusent certaines entreprises impliquées dans les projets REDD+ en République Démocratique du Congo (RDC) d’abus envers les communautés locales, tout en appelant à un moratoire sur ces initiatives.

Le professeur Bwangoy rejette ces accusations et tient à rétablir les faits :

“Encore une fois, Rainforest a sa propre lecture de la loi. En RDC, les terres sont domaniales. Les projets REDD ne sont pas des parcs nationaux. Dans quel village avez-vous vu les éco-gardes interdire à la population d’utiliser les forêts? Si nous demandons à la population d’éviter la déforestation, c’est parce que nous perdons. Ils peuvent tromper tout le monde sauf que les images satellitaires prouvent d'autres choses.”

Il souligne que le processus REDD+ est transparent et régulièrement audité par des instances indépendantes.

“Ils sont en train de mentir à ceux qui ne connaissent pas le processus REDD+. Lorsque nous allons à la vérification, les documents d’audit sont sur notre site web. Ils indiquent toutes les activités réalisées. À chaque vérification, les résultats sont publics et soumis à un mois de commentaires. Rainforest évite de participer à ce processus pour ensuite dire que c’est opaque. Mais quelle audace! C’est plutôt ce qu’ils font qui est opaque.”

Depuis son lancement, le projet REDD+ Mai-Ndombe s’efforce de proposer des solutions basées sur la nature, axées sur la conservation des forêts et la réduction des émissions de carbone. Avec plus de 20 millions de tonnes de crédits carbone vendues sur 22 millions certifiées, les retombées profitent directement aux communautés locales.

Les investissements sociaux sont multiples : en éducation, ERA Congo a financé les frais d’examen d’État pour 1.798 élèves en 2024, contre 1.511 en 2023, soit une hausse de 19%. Les diplômés ayant obtenu 70 % ou plus bénéficient de bourses universitaires, actuellement 19 boursiers sont soutenus. De plus, 1.215 enseignants répartis dans 130 écoles reçoivent un appui financier, et 27 écoles modernes ont déjà été construites, avec quatre nouveaux chantiers en cours.

Sur le plan sanitaire, deux centres de santé modernes ont vu le jour à Ibali et Bamboka, complétés par des cliniques mobiles intervenant lors d’épidémies comme la rougeole ou le monkeypox. Pour l’accès à l’eau potable, 30 forages ont été aménagés dans 27 villages.

Enfin, face à la rareté du poisson dans le lac Mai-Ndombe, le projet a lancé un programme de pisciculture communautaire avec 25 étangs aménagés dans trois villages et deux cages flottantes installées sur la rivière Mpongoboli, dans le cadre d’un projet pilote prometteur.

À travers ces initiatives, ERA Congo affirme que les projets REDD+ contribuent non seulement à la préservation de l’environnement, mais aussi à l’amélioration durable des conditions de vie des populations locales, loin des accusations véhiculées par certaines ONG.