L'Union Africaine (UA) comme partie prenante aux initiatives diplomatiques en cours pour la restauration de la paix et la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo salue la signature d'un accord à Doha, au Qatar, entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et l'Alliance du fleuve Congo (Mouvement M23). Cet accord établit un mécanisme crucial de supervision et de vérification d'un cessez-le-feu permanent.
Cette signature, facilitée par l’État du Qatar, est le résultat direct de la « Déclaration de principes de Doha » signée le 19 juillet 2025. Le président de la Commission de l'Union africaine Mahmoud Ali Youssouf a affirmé que cette signature marque une avancée significative et positive dans le processus de paix pour la région des Grands Lacs.
Le mécanisme nouvellement créé sera chargé de superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu permanent, d'enquêter sur les violations signalées et de les vérifier, ainsi que d'assurer la liaison avec les parties concernées afin de prévenir une reprise des hostilités. Afin d'améliorer la transparence et de renforcer la confiance, l'État du Qatar, les États-Unis d'Amérique et l'Union africaine participeront à ce mécanisme en qualité d'observateurs.
"L’Union africaine exprime sa profonde gratitude à l’État du Qatar pour son rôle essentiel de facilitateur, ainsi qu’aux États-Unis d’Amérique, à la République d’Angola et à la République du Togo pour leurs contributions constructives à l’appui de ce processus.Cette évolution historique marque une étape cruciale dans les efforts collectifs visant à rétablir durablement la paix, la stabilité et la coopération dans la région des Grands Lacs. La création de ce mécanisme de vérification est une étape fondamentale vers l'instauration de la confiance entre les parties et l'avancement vers un règlement politique global", a souligné le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf dans un communiqué mardi.
Selon un communiqué du ministère qatari des Affaires étrangères, « l’État du Qatar, les États-Unis d’Amérique et l’Union africaine participeront à ce mécanisme en tant qu’observateurs, renforçant la transparence et soutenant les efforts régionaux et internationaux visant à garantir le succès du processus de paix dans la région des Grands Lacs ». Doha souligne que la création de ce mécanisme constitue « une étape essentielle pour renforcer la confiance mutuelle et progresser vers un accord de paix global entre les deux parties au conflit ».
Pour l’AFC/M23, la réussite de ce dispositif dépendra du respect par Kinshasa de ses engagements. « Si Kinshasa respecte pleinement ses engagements, cette application créera le climat de sérénité, de paix et de sécurité indispensable pour nous permettre d’aborder enfin les questions fondamentales de ce conflit et d’assurer la protection des civils », a déclaré le mouvement.
De son côté, le gouvernement congolais a affirmé que cette signature traduit « la volonté de parvenir à la cessation des hostilités, de garantir la sécurité des populations et de préparer les conditions d’un accord de paix global et durable, dans le cadre du processus de Doha soutenu par la communauté internationale ».
Cette nouvelle étape du dialogue, baptisée « Doha 6 », fait suite aux réunions tenues en août à Doha entre les délégations du gouvernement congolais et du M23. Ces rencontres avaient porté sur les échanges de prisonniers et les mécanismes de surveillance du cessez-le-feu, et avaient abouti à plusieurs mesures de confiance, dont la signature d’un mécanisme d’échange de détenus. Ces mesures, bien qu’encore non mises en œuvre, sont considérées comme des étapes importantes vers une paix durable dans l’est du Congo.
Clément Muamba