Kwango : après la mise en place d'une commission ad hoc, de nouvelles pétitions déposées contre trois autres membres du bureau de l’Assemblée

Assemblée provinciale du Kwango
Assemblée provinciale du Kwango

L’impasse s’est complètement installée à l’Assemblée provinciale du Kwango. De nouvelles pétitions ont été déposées ce mercredi. Elles ciblent trois autres membres du bureau, dont le vice-président, le questeur et le rapporteur. Ces initiatives ont été déposées dans un contexte tendu, alors que le bureau a pris l’option de mettre sur pied une commission ad hoc chargée d’examiner la pétition de déchéance déposée lundi contre le président de l’Assemblée provinciale. Cette commission est composée de neuf membres, dont huit issus des groupes parlementaires et le président du comité des sages.

Un des signataires des nouvelles pétitions, le député provincial Tonton Lutu, déplore le blocage constaté lors du dépôt de cette initiative. Il rapporte que le bureau aurait usé de manœuvres pour l’en empêcher, jusqu’à recourir à un huissier de justice pour les déposer. Selon lui, la pétition déposée contre le gouverneur devrait primer sur l’examen de celle contre le président de l’Assemblée provinciale, qui ne serait pas signifiée ni accompagnée d’aucune lettre de transmission.

« Ils n’ont même pas fait allusion à la motion, or c’est une matière urgente qui s’impose, parce que dans les 48 heures prévues par la loi, si on ne statue pas sur la motion, elle devient caduque. Le vice-président est en train de gérer la situation. Il y a des députés qui ont initié aujourd’hui des pétitions contre trois membres du bureau. Ces derniers ont fermé tous les bureaux pour empêcher les députés de déposer leurs courriers. Les initiateurs ont alors décidé de recourir à un huissier de justice, qui vient de réceptionner les pétitions », a déclaré le député provincial Tonton Lutu, un des nouveaux pétitionnaires.

Indexé, Anicet Mbangala, Vice-président de l’Assemblée provinciale, rejette toutes ces accusations. Il indique avoir restreint l’accès à l'hémicycle pour des raisons sécuritaires, eu égard à la tension qui ne cesse de monter. Selon lui, la pétition doit passer avant la motion, puisqu’elle a été déposée en premier.

« Il y a la pétition qui a été déposée en premier, nous avons entamé la procédure. Nous devons clôturer la première procédure avant d’entamer la deuxième, celle de la motion. On n’a rien rejeté, on ne peut pas mener deux procédures à la fois », a déclaré Anicet Mbangala.

La crise ne fait que s’enliser dans la province du Kwango, où le gouverneur est visé par une motion de défiance, tandis que le président de l’Assemblée provinciale, son vice-président, le questeur et le rapporteur sont tous visés par des pétitions de déchéance.

Jonathan Mesa