RDC : Kinshasa accuse l'AFC-M23 de nouvelles exactions dans l’Est, à quelques jours de la reprise des pourparlers de Doha

Des personnes arrêtées par les rebelles de l'AFC/M23 à Goma
Des personnes arrêtées par les rebelles de l'AFC/M23 à Goma

Le gouvernement congolais a dénoncé vendredi de nouvelles violations des droits humains imputées aux rebelles de l’AFC-M23, qu’il qualifie de supplétifs de l’armée rwandaise, dans plusieurs zones sous leur contrôle dans l’Est du pays. Ces accusations interviennent à quelques jours de la reprise des négociations entre les deux parties à Doha.

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières affirme que les combattants de l’AFC-M23 « persistent dans la commission d’actes criminels » et « multiplient les atteintes à l’autorité coutumière, les violations massives des droits humains, les exactions contre les civils, l’extorsion organisée dans les secteurs éducatif et sanitaire, ainsi que des pratiques d’épuration sociale et de déstabilisation institutionnelle ».

Selon le ministère, plus de 270 assassinats et exécutions sommaires, 300 cas de viols et plus de 300 cas de tortures corporelles auraient été recensés au cours du mois de septembre dans les territoires de Rutshuru, Walikale et Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Des recrutements forcés de jeunes auraient également été signalés à Chanzu et Rumangabo, sous couvert de « formations militaires », ainsi que des bombardements d’habitations civiles entre le 20 septembre et le 2 octobre.

Le gouvernement congolais accuse par ailleurs les rebelles d’avoir instauré une administration parallèle dans plusieurs entités coutumières, destituant ou remplaçant des chefs traditionnels légitimes par des responsables « illégaux ». Après les chefferies de Bwisha, Bukumu et Bahavu, celles de Bashali et Bwito seraient désormais ciblées, selon Kinshasa.

Le ministère dénonce également l’imposition d’un prélèvement de 17 % sur les frais scolaires, en violation du principe de gratuité de l’enseignement primaire, ainsi que de taxes illégales sur les hôpitaux, écoles et orphelinats. Ces pratiques, ajoute-t-il, compromettent l’accès aux soins et mettent en danger la vie des malades.

Ces faits, poursuit le communiqué, constituent une violation flagrante de plusieurs instruments internationaux, dont la Charte des Nations unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine, la Résolution 2773 du Conseil de sécurité, l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la Déclaration des principes de Doha.

Le ministère de l’Intérieur affirme la « détermination inébranlable » du gouvernement à restaurer l’autorité de l’État sur tout le territoire, à protéger les communautés locales et à poursuivre les auteurs de ces crimes.

Ces accusations surviennent alors que le gouvernement congolais et l’AFC/M23 doivent se retrouver la semaine prochaine à Doha pour le sixième round des négociations menées sous médiation qatarie.