Alors que sur le terrain, la rébellion de l'AFC/M23 continue leur expansion dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec le soutien des forces rwandaises, une situation qui s'accompagne d'un afflux croissant de réfugiés vers les États voisins du Burundi, de l’Ouganda et du Rwanda, Kinshasa a profité de la tribune de la 76e session du Comité exécutif du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui se tiennent du lundi 6 au vendredi 10 octobre 2025 à Genève, pour revenir sur les différentes initiatives en cours pour le retour de la paix dans cette partie du pays. Mais surtout les préalables, les préalables pour le retour des réfugiés congolais se trouvant au Rwanda. Ce retour ne devrait pas se faire sous l’autorité de la rébellion de l’AFC/M23, d’après le gouvernement.
« Le retour volontaire et organisé des réfugiés congolais dans l'Est de la République Démocratique du Congo notamment dans les localités actuellement occupées par l'AFC/M23 ne pourra se faire qu'après le cessez-le-feu, la restauration de l'autorité de l'État et la vérification de la nationalité des candidats au retour afin de légitimer ce processus de retour. Ce retour que nous souhaitons durable devra être accompagné des activités de réintégration et de reconstruction post conflit afin de favoriser une cohabitation et une coexistence pacifique entre les rapatriés et la communauté locale », a déclaré le VPM de l'intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières Jacquemain Shabani à Genève.
Selon Kinshasa, ce rapatriement volontaire doit concerner des congolais se trouvant dans tous les 9 pays voisins de la RDC, avec le plus grand nombre en exil en Ouganda qui compte plus de 600.000 réfugiés congolais.
Le Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire (ExCom) se réunit une fois par an à Genève pour examiner et approuver les programmes et budgets du HCR, émettre un avis consultatif sur les questions de protection internationale et discuter d'un large éventail d'autres questions avec le HCR et ses partenaires intergouvernementaux et non gouvernementaux. Le Comité permanent du Comité exécutif se réunit plusieurs fois par an pour assurer le suivi des travaux du Comité exécutif entre les sessions plénières.
Ces assises interviennent près de trois mois après la signature de l'accord tripartite, impliquant la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Cet accord a été signé à Addis-Abeba pour faciliter le rapatriement volontaire des réfugiés. Cet accord vise à relancer le processus de retour sécurisé des réfugiés rwandais en RDC et des réfugiés congolais au Rwanda.
La question des réfugiés a toujours figuré parmi les points de discorde entre Kinshasa et Kigali alors que cette tripartite intervient après la signature de l'accord de Washington entre Kinshasa et Kigali mais aussi après la signature de la déclaration de principes entre Kinshasa et la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda. Dans ces deux processus de paix conduits par les États-Unis d'Amérique et le Qatar, la question des réfugiés est prise en charge.
Clément MUAMBA