Face à la recrudescence des naufrages en République Démocratique du Congo, le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait exigé l'aboutissement des enquêtes et chargé Jean-Pierre Bemba Gombo, VPM, ministre des transports, Voies de Communication et Désenclavement de faire un état des lieux approfondi de la situation.
Donnant suite à cette instruction de Félix Tshisekedi, le VPM, ministre des transports, Voies de Communication et Désenclavement Jean-Pierre Bemba a présenté une note d'information relative à la prévention des naufrages sur les voies navigables. Dans son exposé lors de la 61e réunion du conseil des ministres, il a indiqué que la navigation fluviale et lacustre est d'une importance capitale pour la RDC en raison de sa géographie unique et des défis liés au transport terrestre.
"Il s'agit des véritables auto-routes naturelles reliant les grands centres de production et les agglomérations urbaines. Au cours des deux dernières années, les cours d'eau balisées sont le fleuve Congo, la rivière Kasaï, les rivières Kwango- Kwilu, le Lac Tanganyika, plusieurs cours d'eau sont donc en attente des travaux d'aménagement et d'entretien. De cet état des lieux, il y a lieu de relever les accidents de navigation fluviale et lacustre de septembre 2024 à septembre 2025 dus essentiellement à l'incivisme et au non respect des différentes mesures prises et qui ont été tout de même à la base de la diminution des cas d'accidents fluviaux et lacustres", rapporte le compte rendu de la réunion.
Pour y remédier, a-t-il fait savoir, d'autres mesures venaient d'être prises notamment la fermeture des ports clandestins, le traçage des bateaux : "il a été décidé de rendre obligatoire l'installation des traceurs GPS au bord de chaque unité navigante avec un centre de monitoring à Kinshasa pour surveiller toutes les unités flottantes naviguant sur les eaux intérieures du pays, le renforcement de l'interdiction de navigation nocturne, la campagne de sensibilisation, l'acquisition des engins flottants modernes, le renforcement des capacités techniques de la Régie des Voies Fluviales (RVF) et de la Congolaise des Voies Maritimes (CVM)", renseigne le compte rendu de la réunion.
Les naufrages sur le fleuve Congo et autres rivières continuent d'endeuiller des familles en République Démocratique du Congo. Les 10 et 11 septembre 2025, deux autres accidents tragiques survenus respectivement en amont de Basankusu et de Ngombe dans la province de l'Équateur ont coûté la vie à plusieurs congolais. Revenant sur ces incidents lors de la 59e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 19 septembre à la Cité de l'Union Africaine, Félix Tshisekedi a rappelé au gouvernement la nécessité de prévenir ces naufrages sur les voies navigables.
Deux récents naufrages dans la province de l'Equateur ont provoqué la mort d’environ 200 passagers, plusieurs disparitions et d’importants dégâts matériels. Le premier accident s’est produit à environ 65 kilomètres en amont de Basankusu et le second à une cinquantaine de kilomètres en amont de Ngombe. Selon les organisations de la société locale, les causes sont toujours les mêmes à savoir surcharge, navigation nocturne, etc.
Ces drames viennent rallonger la longue série d’accidents mortels sur le fleuve et sur les rivières de la RDC. Pour certains acteurs de la société civile du coin et acteurs politiques de l'opposition, la négligence et l’impunité mettent en danger la vie des nombreux congolais dans ce secteur stratégique de la vie nationale.
Clément MUAMBA