À l'ONU, Kigali réclame une action "robuste" face à l'émergence des milices wazalendo armés et soutenus par le gouvernement de la RDC

milicien avec Armes
Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Alors qu'en République Démocratique du Congo, les "Wazalendo" sont considérés comme des "patriotes", Kigali de son côté a attiré l'attention de la communauté internationale sur l'émergence ce mouvement avec le soutien du gouvernement de la RDC recourant aux mêmes méthodes que les Forces démocratiques de libération du Rwanda.

Intervenant du haut de la tribune de la 80e Assemblée générale de l'ONU jeudi 25 septembre 2025, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, ministre Rwandais des Affaires Étrangères et Coopération Internationale a appelé à une action robuste pour mettre fin à cette situation avant, dit-il, qu'il ne soit trop tard rappelant que les droits humains sont l'un des piliers de l'ONU.

"Nous nous inquiétons de l'émergence des milices VDP Wazalendo armés et soutenus par le gouvernement de la RDC qui perpètrent des atteintes nombreuses, leur brutalité, leurs méthodes et idéologies ressemblent de manière troublante aux milices génocidaires de 1994 au Rwanda. Une action robuste est nécessaire pour mettre fin à cette situation dangereuse avant qu'il ne soit trop tard. Les droits humains sont un pilier fondamental des Nations Unies, le Rwanda est renaît de cendre de génocide de 1994 en plaçant la dignité humaine, l'unité et la redevabilité au centre de notre gouvernance. Nous remercions les Nations Unies d'avoir proclamer la journée internationale des réflexions sur le génocide de 1994 contre les tutsis observé tous les ans le 7 avril, nous remercions également le Secrétariat et les nombreux États membres qui ont installé des mémoriaux sur leur terre, un engagement donc à ne pas oublier, nous félicitons également le Tribunal Pénal international pour le Rwanda ainsi que les mécanismes résiduels qui poursuivent les responsables du génocide", a déclaré Olivier Nduhungirehe, ministre Rwandais des Affaires Étrangères et Coopération Internationale.

À cette situation, le Chef de la diplomatie Rwandaise soulève également la question relative aux persécutions des populations Tutsis. Occasion pour lui d'interpeller une nouvelle fois la communauté internationale avant que cela ne soit trop tard.

"Le Rwanda est vivement préoccupé par la persistance de l'idéologie génocidaire et des crimes associés dans l'est de la RDC sous le regard de la communauté internationale et des Nations-Unies. Nous appelons la communauté internationale à ne pas fermer les yeux une fois  encore, la prise pour cible, la persecution et les massacres des Tutsis congolais y compris des communautés Banyamulenge représentent des crimes contre l'humanité qui présentent tous les signes annonciateurs d'un génocide", a alerté le chef de la diplomatie Rwandaise.

Les milices dites « Wazalendo » soutiennent l’armée congolaise contre le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda. Pour le gouvernement, il s'agit des patriotes congolais qui ont fait le choix de défendre la patrie face à l'agression rwandaise.

Dans la pratique sur terrain, ces milices commettent des abus contre des civils dans la province du Sud-Kivu. C’est ce qu’indique un récent rapport de  l’ONG Human rights watch. Cette organisation de défense des droits de l’homme appelle les autorités congolaises à mettre fin au soutien aux groupes armés « Wazalendo », et assurer leur désarmement et l'obligation de rendre des comptes. Car selon Human rights watch, les fonctionnaires qui fournissent sciemment des armes à des groupes armés responsables d’abus risquent de se rendre complices des crimes commis par ces groupes.

Selon toujours le même rapport, les combattants « Wazalendo » ont récemment commis des abus généralisés contre des civils dans la province du Sud-Kivu. Ils ont battu, tué et extorqué des civils, parfois sur la base de critères ethniques. Des groupes de la société civile du Nord-Kivu ont également dénoncé le « règne de la terreur » des Wazalendo. 

Clément MUAMBA