La première édition de la semaine de paix et de justice initiée par la Commission Justice et Paix Congo (JPC), et organisée dans tous les diocèses catholiques de la République Démocratique du Congo s'est clôturée dimanche 21 septembre 2025. A Kinshasa ne messe a été dite par le Cardinal Fridolin Ambongo à la Cathédrale Notre-Dame du Congo pour sanctionner cette activité.
Organisée en marge de la célébration de la journée internationale de la paix célébrée le 21 septembre de chaque année, cet événement est considéré par les organisateurs comme un appel clair à la responsabilité collective pour la promotion des droits humains, à la culture de la paix et de la justice. Dans son message intitulé : « pour une paix fondée sur la vérité et la justice », Mgr Félicien Mwanama, Évêque de Luiza et Président national de la Commission JPC a démontré les conséquences néfastes de la crise sécuritaire en RDC.
« Les signes de temps nous pressent de réfléchir sur les responsabilités qui nous incombent dans la construction d'une société congolaise ouverte et solidaire, plus juste et plus pacifique et de passer de la parole aux actes et aux gestes concrets. En effet, les guerres successives depuis trois décennies et les conflits inter communautaires violents, persistants dans la plupart des provinces de la République Démocratique du Congo entraînent des conséquences incalculables dans la vie des communautés et des populations notamment des violations des droits humains, les violences sexuelles, la destruction de la cellule familiale, des millions des déplacés et des réfugiés condamnés à l'errance et à la famine », a déclaré Mgr Félicien Mwanama, en présence de plusieurs politiques dont Martin Fayulu, Aubin Minaku.
Il a précisé qu’au-delà des dénonciations des actes de violences, tout congolais doit prendre ses responsabilités en s’impliquant dans la recherche des solutions.
« Ces conséquences constituent en outre, un frein pour le développement du pays et l'amélioration des conditions de vie de notre peuple. Aujourd'hui, il ne suffit plus de dénoncer la récurrence des conflits armés et l'exacerbation des cas de violence. Il est crucial que chaque congolais soit convaincu d'une évidence : la situation sécuritaire que traverse notre pays ne s'améliorera pas d'elle-même ou à partir de l'étranger, c'est chaque congolais et le peuple congolais dans son ensemble qui en ont la responsabilité ».
L’interpellation du prélat catholique intervient alors que le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23 sont toujours en pourparlers à Doha (Qatar) depuis plusieurs. Des pourparlers qui n’avancent pas car sur les terrain les combats sont relancés entre les rebelles de l’armée appuyée par ses alliés dont les milices locales.
À la suite de la décision de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, il a été demandé à la Commission Justice et Paix du Congo de commencer à célébrer chaque année la semaine de la justice et Paix en marge de la célébration de la journée internationale de la paix. Pour cette première édition, plusieurs activités ont été organisées notamment la première édition des journées scientifiques de la commission justice et paix.
Ces journées ont été clôturées jeudi 18 septembre au Centre interdiocésain de la Gombe. La synthèse des travaux présentée par le Père Joseph Bosokpale, avait mis en exergue trois priorités à savoir la consolidation de l’autorité de l’État, la nécessité d’un dialogue inclusif et l’éducation à la paix. À l'en croire, la paix en République Démocratique du Congo est une responsabilité partagée qui exige volonté politique et engagement citoyen.
Clément MUAMBA