Plus d'un mois après l'entrée en fonction des membres du gouvernement Suminwa II, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi a une nouvelle fois rappelé aux membres de l'exécutif central la nécessité de promouvoir la discipline budgétaire.
Intervenant lors de la 58e réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi a fait savoir qu'il tient à l'impératif d'une gestion rigoureuse, transparente et responsable des deniers publics. Rappelant sa communication faite lors de la 54e réunion du Conseil des ministres, il a tenu à réaffirmer que cette exigence ne relève pas d'un choix mais d'un devoir républicain incontournable car la crédibilité de l'État, la bonne marche de l'action du gouvernement et la confiance des concitoyens en leurs institutions en dépendent directement.
"C'est pourquoi, il a appelé chacun des membres du gouvernement à un sursaut de responsabilité individuelle et collective. La gestion des crédits publics doit désormais rompre avec toute logique de consommation automatique. Elle doit se traduire par des dépenses intelligentes, pertinentes, porteuses d’impacts réels sur les priorités nationales et génératrices de résultats tangibles pour nos populations. L'argent public n'est pas une ressource inépuisable, il constitue un patrimoine commun que nous devons protéger, optimiser et investir exclusivement au service de la transformation sociale, économique de notre pays", a précisé le Chef de l'État Félix Tshisekedi dans sa communication reprise dans le compte rendu.
Cependant, dit-il, des rapports lui parvenus relèvent de la lenteur persistante qui continue d'affecter la chaîne de la dépense. Pour y remédier, il a instruit le vice-Premier ministre, ministre du Budget, ainsi que le ministre des Finances, de mettre en place un mécanisme conjoint, permanent et opérationnel de liquidation et de paiement. Ce dispositif devra être bâti sur la disponibilité réelle de la trésorerie, garantir la célérité du traitement des dépenses et assurer une transparence et une traçabilité irréprochables à chaque étape.
"Le Président de la République attend de cette initiative non seulement une fluidité accrue de la chaîne de la dépense publique mais également une responsabilisation renforcée de l'ensemble des ordonnateurs et gestionnaires. La discipline budgétaire, la rigueur de gestion et la redevabilité vis-à-vis de la nation doivent devenir des réflexes incontournables et partagées par tous", a-t-il insisté dans son intervention devant les membres du gouvernement.
Cette interpellation de Félix Tshisekedi intervient à la veille de l'ouverture de la session ordinaire de septembre dans les deux chambres du parlement, session dite budgétaire conformément aux dispositions de l'article 115 de la constitution. Il ne s'agit pas de la première interpellation de Félix Tshisekedi sur la nécessité d'adopter une discipline budgétaire.
Dans un récent rapport de l’Observatoire de la dépense publique (Odep), cette organisation de la société civile avait fait observer que depuis des décennies, les crédits alloués aux investissements n’atteignent pas 5 % d’exécution, pendant que ces fonds sont dépensés pour le fonctionnement des institutions et les rémunérations. Selon l’Odep, les dirigeants congolais sont dominés par une vision de court terme et sont prisonniers d’une gouvernance réactive, plus tournée vers la gestion de l’urgence que vers la construction de l’avenir.
Clément MUAMBA