Nouveau rapport de l’ONU sur les crimes dans l’Est de la RDC : "il est déchirant et frustrant d'assister à la déshumanisation de la population civile" (Volker Türk)

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

La partie Est de la RDC continue d'être le théâtre de graves violences constitutives de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité « commises par toutes les parties ». Ceci ressort du rapport rendu public ce vendredi 5 septembre 2025 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) sur des abus flagrants commis depuis fin 2024 par les rebelles du M23/AFC, soutenus par les Forces de défense rwandaises (FDR), ainsi que par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des groupes armés affiliés.

"Les atrocités décrites dans ce rapport sont horribles. Il est déchirant et profondément frustrant d'assister, une fois de plus, à la déshumanisation de la population civile par des personnes au pouvoir qui manquent à leurs responsabilités", a déclaré dans le communiqué de l'ONU le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk.

Face aux difficultés financières rencontrées par la Mission d’établissement des faits du HCDH sur la situation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, conformément au mandat confié par le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk insiste sur l'établissement de responsabilité et garantit le droit des victimes.

"Il est impératif d'enquêter rapidement et de manière indépendante sur toutes les allégations de violations afin de garantir la responsabilité et le droit des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations, notamment des garanties de non-répétition. La mise en œuvre rapide de la Commission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'homme pour poursuivre ce travail essentiel est essentielle. Nous ne devons rien de moins aux nombreuses victimes", a ajouté le responsable des Droits de l'homme au sein des Nations-Unies.

La réponse à l’aggravation de la crise des droits de l’homme et de la crise humanitaire causée par la récente escalade des hostilités dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, le Conseil des droits de l’homme a adopté, lors d’une session extraordinaire tenue le 7 février 2025, la résolution A/HRC/RES/S-37/1, demandant au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme d’établir d’urgence une Mission d’établissement des faits (OFFMK) sur les graves violations et abus des droits de l’homme, ainsi que sur les graves violations du droit international humanitaire commises dans ces provinces.

L'OFFMK est notamment chargée d'enquêter et d'établir les faits, les circonstances et les causes profondes de toutes les allégations de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux. Elle doit également identifier, dans la mesure du possible, les personnes et entités responsables de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux.

Depuis sa mise en place, la mission d’établissement des faits et la commission d’enquête indépendante sur les graves violations des droits de l’homme commises dans l’Est de la RDC éprouve d'énormes difficultés financières pour son bon fonctionnement conformément à la résolution de la 37ème session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies.

Clément MUAMBA