Une nouvelle réunion du Comité mixte de surveillance de l'accord de paix signé à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda a eu lieu mercredi 3 septembre 2025. Cette nouvelle rencontre a connu la participation des représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Rwanda, ainsi que des États-Unis, de l’État du Qatar, de la République du Togo (en tant que facilitateur de l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine.
Selon le communiqué du Département d'État américain, la deuxième réunion du Comité conjoint de surveillance (JOC) de l’Accord de paix signé le 27 juin 2025 a relevé la lenteur dans la mise en œuvre de certains éléments de l'accord et les membres du comité ont souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour assurer sa mise en œuvre en vue de restaurer la paix et la sécurité dans l'Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.
« Les membres du Comité ont reconnu la lenteur de la mise en œuvre de certains éléments de l'Accord et ont souligné leur détermination commune à assurer sa mise en œuvre complète et rapide afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans l'est de la RDC et dans la région des Grands Lacs. Les discussions ont porté sur les défis récents à relever dans la mise en œuvre, notamment les rapports de violence dans l'est de la RDC, et sur l'identification de mesures concrètes pour garantir le respect des dispositions de l'Accord », a rapporté le Département d'État américain.
Les membres du Comité mixte de surveillance ont examiné aussi les dernières résolutions issues du sommet conjoint de la SADC-EAC fusionnant toutes les initiatives en les plaçant sous la coordination de l'Union Africaine.
« Les membres du Comité ont salué la fusion des secrétariats techniques de la Communauté de l'Afrique de l'Est, de la Communauté de développement de l'Afrique australe et de l'UA en un seul secrétariat conjoint indépendant, soulignant l'importance du rôle de l'UA dans le soutien à la mise en œuvre de l'Accord de paix. Par ailleurs, les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leur engagement à favoriser le retour des réfugiés, conformément aux conclusions de la réunion ministérielle tripartite de haut niveau du 8 août ».
Bien avant le constat fait par les parties prenantes eux-mêmes, le Baromètre des Accords de Paix en Afrique avait noté des avancées importantes au niveau institutionnel et diplomatique durant la période allant de fin juin à fin août 2025. Deux mois après la signature de l’Accord de Paix de Washington entre la RDC et le Rwanda, le Baromètre des Accords de Paix en Afrique avait déjà alerté que les résultats de mise en œuvre sont faibles. Sur les 30 tâches prévues dans l’Accord, seulement 14 (soit 46,6 %) ont été partiellement exécutées, avec un taux global d’exécution de 19,1 % (soit 57,5 points sur un maximum de 300). Si l’on considère uniquement les 14 tâches partiellement exécutées, leur score cumulé d’exécution correspond à 57,5 points sur 140, soit un taux de réalisation de 41 %.
L'accord de Washington comprend deux volets majeurs : sécuritaire et économique. Il prévoit notamment le respect de l’intégrité territoriale des deux pays, la cessation des hostilités entre leurs armées, ainsi que l’engagement mutuel de ne plus soutenir de groupes armés comme les FDLR ou le M23/AFC. Il inclut également la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.
Sur le plan économique, l’accord entend renforcer la coopération bilatérale autour de projets communs, notamment dans l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux et la traçabilité des minerais. Il s’appuie sur les cadres régionaux existants – CIRGL, COMESA, EAC – pour favoriser l’intégration économique et lutter contre les circuits illicites. Les États-Unis sont également appelés à jouer un rôle accru en tant qu’investisseurs dans les filières stratégiques.
Clément MUAMBA