Bien qu'en ralenti et sans résultats palpables sur le théâtre des opérations, l'Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) qui contrôle une grande partie des provinces du Nord et Sud-Kivu réaffirme son attachement aux différentes initiatives diplomatiques en cours pour régler la crise sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
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Pour son coordonnateur politique, Corneille Nangaa, le processus de Doha ne peut pas être considéré comme un mort-né. Il a révélé que l'initiative de Doha a été mise en place à la demande de Félix Tshisekedi, une demande approuvée estimant que seul le dialogue peut aider la RDC à sortir de la crise sécuritaire.
"Est-ce que Doha est un mort-né ? Non, Doha c'est tout un processus, je voudrais premièrement insisté ici sur le fait que nous sommes arrivés à Doha à la demande de Félix Tshisekedi, devant la débâcle militaire, après la chute de deux grandes villes, Goma et Bukavu. C’est lui qui est allé s'agenouiller devant l'Émir du Qatar pour qu'il nous convainc à ce que nous parlions, nous discutions. Nous n'avons pas dit non parce que dans notre logique, nous sommes des hommes épris de paix et nous avons toujours considéré que la crise congolaise doit se résoudre par le dialogue", a fait savoir lundi 1er septembre 2025 Corneille Nangaa au cours d'une conférence de presse tenue à Goma.
Se référant à l'intervention de Félix Tshisekedi lors du deuxième congrès de l'Union sacrée de la nation réfutant toute idée de dialogue avec “facilitateur extérieur et congolais inféodés aux étrangers”, Corneille Nangaa estime que si Tshisekedi ne veut pas le dialogue, les congolais vont décider de le faire sans lui.
"Le demandeur c'est Tshisekedi mais nous sommes aussi conscients d'un fait bien que Monsieur Félix Tshisekedi voulait gagner du temps, il utilise Doha comme tous les autres processus de dilatoire…Doha n'est pas mort, nous sommes attachés à la paix, au dialogue mais qu'il rejette, qu'il ait déchiré ce qu'il a signé lui-même ça n'engage que lui et peut-être ce qu'on pourrait dire à ce niveau c'est que s'il ne veut pas de dialogue, les congolais tiendront un dialogue sans lui et il a raison de dire qu'il ne peut pas y avoir un dialogue sans lui parce que in fine c’est lui le problème", a indiqué Nangaa.
Appelés à prendre des décisions pour la convocation du dialogue national au lendemain de la publication de la feuille de route par les confessions religieuses et à la veille de la convocation d'une rencontre pouvoir - opposition et AFC/M23 en Afrique du Sud à l'initiative de Thabo Mbeki, le Chef de l'État Félix Tshisekedi rappelle qu'aucune initiative de dialogue ne peut se faire en dehors de son initiative.
Intervenant lors du deuxième congrès de l'Union sacrée pour la nation (USN), Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement à un dialogue national rejetant toute forme de médiation orchestrée à partir de l'extérieur du pays. Il a réaffirmé son soutien à l'accord de Washington et au processus de Doha, deux initiatives diplomatiques d’après lui, qui vont aider la République Démocratique du Congo à se débarrasser des influences extérieures visant à déstabiliser les institutions et le pays surtout au plan sécuritaire
Clément MUAMBA