ocès de l’ancien président congolais Joseph Kabila Kabange s’est ouvert ce vendredi devant la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo (RDC), sous haute tension politique et sécuritaire. À l’ouverture de l’audience, le vice-ministre de la Justice chargé du Contentieux international, Samuel Mbemba, a insisté sur l’indépendance de la justice face aux pressions politiques : « La justice ne négocie pas, elle ne dialogue pas. Le calendrier de la justice est différent du calendrier politique », a-t-il déclaré.
Poursuivi pour trahison, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicides, viols, torture et participation à un mouvement insurrectionnel, Joseph Kabila fait face au ministère public représenté par l’auditeur général des FARDC. « Il est de notre devoir, en tant que ministère de la Justice, de conduire les avocats mandatés pour la constitution de partie civile au nom de la République », a ajouté M. Mbemba. « Ce procès est pour la République. La justice fera son travail en toute indépendance », a-t-il martelé devant la presse.
Cette procédure fait suite à la levée des immunités parlementaires de l’ancien chef de l’État par le Sénat, après des délibérations à huis clos. Un rapport de la commission spéciale a permis de mettre en lumière les accusations du ministère public, notamment un soutien présumé de Joseph Kabila à la rébellion du M23, active dans l’Est du pays.
L’entourage de l’ancien président dénonce une « persécution politique », destinée à affaiblir une figure influente de l’opposition. Kabila, qui n’était pas présent à l’audience, n’a pas encore réagi officiellement.
Clément Muamba