Le Chef de l'État Félix Tshisekedi a rappelé au gouvernement l'urgence et la nécessité de finaliser la première phase du programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T). La première phase de ce programme concerne la construction des écoles, des centres de santé et bâtiments administratifs sur l’ensemble du territoire national.
Dans sa communication lors de la réunion du conseil des ministres, le Président Félix Tshisekedi affirme que ce programme incarne sa vision d'un développement à la base équitable, inclusive et durable. Ce programme sans précédent par son envergure et sa portée sociale vise à corriger les inégalités historiques entre les milieux urbains et ruraux et à ancrer la présence de l'État dans tous les territoires du pays.
« Tous les ouvrages prévus dans la première phase du Programme de développement local de 145 territoires doivent être livrés au 31 décembre 2025. Cette échéance avait été clairement réaffirmée parmi les résolutions de la douzième conférence de gouverneurs de provinces où il avait été pris comme décision de mettre fin à la première phase du programme à la date précitée », rapporte le compte rendu de la réunion du vendredi 27 juin dernier.
Cependant, à la lumière du taux de réalisation actuel, il apparaît que certains retards pourraient compromettre le respect des délais si les mesures coercitives ne sont pas prises. Pour Félix Tshisekedi, « le succès de cette première phase est capital pour la crédibilité du programme, mais surtout pour la confiance de nos concitoyens en la capacité de l’État à transformer concrètement leur quotidien. Il est donc impératif que la parole donnée devienne un acte accompli ».
Ainsi, poursuit le compte rendu de la réunion, le président de la République a engagé la Première ministre à mobiliser les ministres concernés, en particulier le vice-premier ministre, ministre du Plan, afin de mettre toutes les batteries en marche pour que les ouvrages soient complètement achevés et livrés dans le délai imparti. Dans le même registre, chaque gouverneur, sous l’encadrement du vice-Premier ministre de l’intérieur, a été enjoint à s’impliquer aux côtés des agences d’exécution pour accélérer les travaux restants et lever tous les goulots d’étranglement.
Lancé à l'époque du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Programme de Développement local des 145 Territoires (PDL-145T) est une initiative politique du Président Félix-Antoine Tshisekedi visant à lutter contre la pauvreté, les inégalités et à promouvoir le développement dans les 145 territoires du pays. Le programme se concentre sur quatre composantes principales : l’amélioration de l’accès aux infrastructures et aux services de base dans les zones rurales, la promotion du développement des économies locales, le renforcement des capacités de gestion du développement local et la mise en place d’un système de suivi géoréférencé pour évaluer en temps réel les progrès du programme.
La mise en œuvre du PDL-145T est supervisée par trois Agences d’Exécution : le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Bureau Central de Coordination (BCeCo) et la Cellule d’Exécution des Financements en faveur des États Fragiles (CFEF). Le financement du programme, évalué à 1.665 milliards de dollars américains, est principalement assuré par le Gouvernement congolais, avec une contribution partielle des allocations des Droits de Tirage Spéciaux du Fonds Monétaire International. Les premiers volets du programme concernent la construction, la réhabilitation et l’équipement d’écoles, de centres de santé et de bâtiments administratifs.
Bien que des progrès aient été réalisés dans la mobilisation des fonds et la planification des infrastructures, certains défis persistent, notamment le financement incomplet du programme, l’accessibilité difficile à certains sites, les délais dans les procédures de passation des marchés publics et des poches d’insécurité dans certains territoires.
Dans certaines provinces comme le Kasaï, un récent rapport du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) révèle qu’aucun ouvrage n’a été livré à ce jour par le PNUD, l’une des agences d’exécution du projet. Quant au CFEF, l’autre agence, il n’a livré que 65 % des ouvrages dans d’autres provinces. L’étude, menée dans quatre provinces (Kwango, Kongo-Central, Kasaï et Kwilu), dresse un bilan préoccupant des travaux réalisés.
Clément MUAMBA