Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévot a séjourné en Afrique centrale du 25 au 29 avril pour poursuivre les efforts diplomatiques de la Belgique afin de contribuer à une solution durable au conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
À l'étape de Kinshasa, Maxime Prévot a justifié la démarche de son pays dans la recherche des solutions à la crise sécuritaire en RDC après les multiples critiques de Kigali. Pour le Chef de la diplomatie Belge, le Royaume de Belgique ne fait que défendre les principes élémentaires contenus dans la Charte des Nations Unies et le respect du droit international.
"La position de la Belgique a été très claire et elle restera sur ce conflit. Nous ne sommes pas réveillés un matin contre le Rwanda, nous ne sommes pas à contre quiconque, nous sommes pour les principes élémentaires contenus dans la Charte des Nations Unies. Et donc pour les questions de justice internationale, de respect du droit international, du droit humanitaire et donc aussi des questions de souveraineté et de respect de l'intégrité territoriale. Et c'est cette boussole qui a toujours fondé la politique des Affaires étrangères du royaume de Belgique qui nous a amené à pouvoir être particulièrement vocaux pour dénoncer effectivement les exactions dramatiques qui sont commises à l'est du Congo avec il faut le reconnaître et le regretter, la mobilisation insidieuse d'une série de force de Kigali", a déclaré Maxime Prevot devant la presse à Kinshasa, lundi 28 avril 2025.
Pour Maxime Prevot, la même démarche a été utilisée par l'Union Européenne et d'autres États du monde conduisant aux sanctions contre Kigali.
"Alors nous avons souhaité donner écho évidemment à l'indignation partagée bien au-delà de Bruxelles par la communauté internationale. Rappelons que l'attitude rwandaise s'est vue condamné par les Nations Unies, la Grande Bretagne , le Canada, par les États-Unis et bien entendu par l'ensemble des 27 États membres de l'Union européenne qui ont souhaité d'ailleurs matérialiser cette contestation et cette condamnation par l'adoption il y a quelques semaines de mesures de sanctions ciblées à l'égard de personnes physiques ou morales du Rwanda", a indiqué le chef de la diplomatie Belge.
Cette situation, a-t-il fait savoir, a favorisé la rupture des relations diplomatiques entre Bruxelles et Kigali. Pour Maxime Prevot, Kigali a agit sur le ressort "émotionnel plutôt que rationnel".
"C'est peu de dire que la démarche a été peu appréciée à Kigali et la Belgique en a fait les frais puisque le Rwanda a décidé de manière totalement unilatérale et radicale de rompre ses relations diplomatiques avec notre royaume dans une démarche qui apparaît à nos yeux, probablement plus fondé sur un ressort émotionnel plutôt que rationnelle parce que il est toujours essentiel à fortiori pour garantir une solution pacifique dans une zone de conflit, de conserver des canaux de communication ouverts pour mettre les choses en perspective et la comparaison s'arrête là"a-t-il fait savoir lors de son intervention.
Maxime Prevot note que même pour le cas de l'Ukraine où des sanctions fortes ont été prises contre la Russie, des canaux diplomatiques ne sont pas fermés.
"Bien entendue même avec la Russie dont on ne peut pas être suspecté de complaisance on a aussi là dans la foulée d'ailleurs des acteurs internationaux et européens et une condamnation forte à l'égard du comportement russe et de sa guerre d'agression à l'égard de l'Ukraine malgré les sanctions prises et qui sont beaucoup plus lourdes, évidemment il subsiste des canaux de communication diplomatique et donc nous déplorons que ce ne soit pas le cas avec Kigali parce que nous reconnaissons au Rwanda, évidemment un rôle aussi de premier plan comme acteur de la résolution du conflit à l'est du Congo puisqu'il en est l'une des parties prenantes", a ajouté le chef de la diplomatie Belge.
Les conflits dans l'Est de la République Démocratique du Congo ont conduit à la détérioration et rupture des relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda. Au niveau de l'Union européenne, la Belgique a joué un rôle important pour obtenir des sanctions contre Kigali pour son soutien à la rébellion du M23, chose que Kigali n'a pas appréciée, accusant la Belgique de prendre partie pour la RDC.
C'est pourquoi lors de sa tournée en Afrique Centrale, Maxime Prevot ne s'est pas rendu à Kigali. Il s'est limité au Burundi, en Ouganda et en République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA