Depuis la signature du communiqué conjoint entre les délégués du gouvernement de la RDC et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 à l'issue des discussions de Doha, des voies s'élèvent en interne pour exprimer les inquiétudes au sujet d'une probable réintégration des éléments du M23 dans l'armée tout comme dans les institutions politiques du pays.
Interrogé s'il serait d'accord d'innocenter les membres du mouvement rebelle soutenu par le Rwanda après les discussions ? Maxime Patrick Robert Albert Prevot, le Chef de la diplomatie Belge rappelle ce que son pays a toujours combattu l'impunité et espère que ceux qui pilotent les négociations tiendront compte de l'aspect de la redevabilité.
"Un des principes sur lesquels la Belgique n'a jamais transigé c'est celui de lutter contre toute impunité et donc quelque soit les acteurs, parties prenantes du conflit, il n'y aura pas de réconciliation si le sentiment qui prédomine est celui à un moment donné d'une impunité à l'égard de celles et ceux qui ont commis des exactions atroces donc je suis confiant et je crois bien que l'ensemble des parties prenantes qui vont façonner ces futurs accords de paix puissent aussi réserver l'attention nécessaire à ce principe essentiel celui de rendre des comptes", a dit devant la presse à Kinshasa ce lundi 28 avril 2025 le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères , des Affaires européennes et de la Coopération au développement du Royaume de Belgique.
Dans une déclaration faite le weekend, la LUCHA a salué vivement tous les efforts, y compris ceux du Qatar, visant à mettre fin à la souffrance des civils victimes de la guerre du M23 soutenu par le Rwanda, à l'occupation du territoire congolais et au pillage systématique de ses ressources au profit des prédateurs nationaux et étrangers. Cependant, ce mouvement citoyen exprime sa crainte en rappelant que les précédents dialogues avec les rébellions armées soutenues par des États étrangers n'ont pas pu ramener la paix au Congo.
De l'AFDL au M23, en passant par le RCD et le CNDP, les dialogues avec les rébellions ont plutôt donné lieu à des accords consacrant une impunité totale pour les crimes graves commis contre les populations civiles, le démantèlement progressif des forces de sécurité à travers l'intégration collective des rebelles mêlés à leurs soutiens étrangers et l'accès non démocratique aux responsabilités politiques.
De son côté, le mouvement citoyen Filimbi a exprimé les mêmes inquiétudes. Dans une déclaration, ce mouvement citoyen énumère les lignes rouges à ne pas franchir lors des discussions. À titre indicatif, ils insistent :"Pas de mixage ou d’intégration politique des groupes armés, aucune amnistie ne doit être accordée pour les crimes graves".
Au sujet du communiqué conjoint signé entre les délégués du gouvernement congolais et des délégués de la rébellion de l'AFC/M23 sous la médiation du Qatar, les deux parties s'engageant à mettre fin aux hostilités et à mener un dialogue devant conduire au rétablissement de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
Les députés nationaux ont adopté mardi 8 novembre 2022 la recommandation portant interdiction d'intégrer, de mixer et de brasser des éléments des groupes armés terroristes et autres au sein des forces armées, de la police nationale et des services de sécurité de la République Démocratique du Congo. Cette recommandation sera adressée au gouvernement afin de prémunir les forces armées congolaises, la police nationale et autres services de sécurité de l'infiltration et autres conséquences néfastes découlant des processus répétés de mixage et de brassage des groupes. L’initiative est du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso.
Clément MUAMBA