Au-delà du soutien aux initiatives régionales et internationales pour la résolution du conflit armé depuis la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, la Belgique plaide pour la tenue d'un dialogue national sur le plan interne. Maxime Prévot, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement Royaume de Belgique l'a dit au Président de la République Félix Tshisekedi lors d’un tête-à-tête lundi 28 avril à Kinshasa.
"Des messages forts ont aussi été adressés à l'attention des autorités congolaises parce que si nous sommes persuadés que la priorité doit être portée à la résolution du conflit armé par une réponse régionale et internationale, nous sommes aussi conscients qu'il est important que des signaux soient donnés et qu'un dialogue national soit nourri dans les frontières de la RDC. J'ai pu exhorter le président de la République à donner ces signaux", a dit le chef de la diplomatie Belge en tournée dans la région des Grands-lacs.
Pour Maxime Prevot, le dialogue national est un "adjuvant" dans le processus de pacification du pays. Il a ainsi appelé Félix Tshisekedi à prêter une "attention particulière" à l'initiative du tandem CENCO-ECC.
"Il y a aussi une volonté de nourrir le dialogue national qui doit être aussi un adjuvant de la résolution des conflits, de la pacification bien entendu de l'ensemble du territoire congolais. J'ai donc plaidé pour qu'il puisse y avoir une attention réservée et donc aussi une écoute à l'initiative des évêques et qu'effectivement qu'il puisse y avoir une audience qui leur soit offerte par le Président de la République, je lui laisse le soin d’en analyser l'opportunité. C'est aussi la volonté qu'une initiative importante soit impulsée pour consolider ce dialogue national en maximisant les différentes forces politiques en présence autour de la table", a recommandé Maxime Prévot.
La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (Ecc) sont porteuses du projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Les deux confessions religieuses affirment leur engagement à mobiliser la population congolaise pour la paix et à renforcer la cohésion sociale dans un contexte marqué par l’insécurité persistante à l’Est de la RDC et pour la stabilité dans les Grands Lacs.
Seul bémol, cette initiative n'est pas appréciée par le pouvoir en place mais soutenue par les forces politiques de l'opposition et certaines organisations internationales. Pour l'administration Tshisekedi, les confessions religieuses n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires politiques et préfèrent plutôt faire confiance aux initiatives de paix pilotées au niveau régional et international.
En présence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie de la RDC et son homologue rwandais, Olivier Nduhungireye ont signé une « déclaration de principes » pour un accord visant à promouvoir la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs, tout en mettant fin au conflit qui ravage l’Est de la RDC.
Parallèlement à cette démarche, les délégués du gouvernement congolais et ceux de l'AFC/M23 disent vouloir "œuvrer à la conclusion d'une trêve". Ils l'ont fait savoir dans une déclaration conjointe lue sur la chaîne nationale après des discussions à Doha sous la médiation du Qatar.
Clément MUAMBA