Kasai-Oriental: des matériels de la SAICM pris pour cibles dans une nouvelle manifestation de colère des agents

La centrale de triage 1 de SACIM
La centrale de triage 1 de SACIM

La situation d’arriérés des salaires des travailleurs de la Société Anhui d’Investissement minier(SACIM) au Kasaï-Oriental prend des allures inquiétantes à Tshibwe dans le territoire de Miabi. Vendredi 23 Mars 2025, une nouvelle marche de colère a éclatée à l’initiative des agents mécontents face à l’accumulation des arriérés de salaires, qui dure depuis 13 mois. 

Ces travailleurs, en colère, ont attaqué des matériels et anciennes machines dont certains ont été brûlés. Selon des sources de Actualité.cd sur place, les manifestants ont brulé des pneus et des anciennes bandes transporteuses de l’industrie de la société. 

« Les agents de la SACIM sont toujours en grève, ils sont même allés brûler des pneus...pour exprimer leur  mécontentement », a indiqué le président de la société civile de Miabi, Placide Lufuluabo.

Se confiant à Actualite.cd, un travailleur de la SACIM incrimine quand à lui  « l’indifférence » de certains de leurs responsables face à la crise économique que traversent les travailleurs :

« Meme s’il y a un problème de l’arreté, comment expliquer que nous avons produit meme le peu et que nous ne touchons rien jusque-là ? Une production de 500 milles carats vendue, mais nous totalisons 13 mois d'arriérés et plus ? C’est aussi une question de volonté. Nous voulons nos salaires », s’inquiète cet agent qui a requis l’anonymat.

Sur la toile, une vidéo circule faisant état d’une présumée attaque d’un expatrié chinois par les manifestants. Chose que dément l’un des responsables de la SACIM contacté par Actualité.cd, qui parle d’un « montage » et rassure que les expatriés chinois sont bien protégés.

Ce mouvement de colère fait suite à l’arrêté ministériel signé en 2022 par l’ex-ministre des Mines, Antoinette Nsamba. Cet arrêté a fortement impacté la gestion de la SACIM, réduisant ses revenus et retardant ainsi le paiement des salaires. Les employés réclament l’annulation de cette décision, qui selon eux, est à l’origine de leur précarité.

Début Mars 2025, les agents de la SACIM avaient également manifesté à Mbujimayi, pour exprimer leur ras-le-bol. Le gouverneur du Kasaï-Oriental, Jean-Paul Mbwebwa, avait promis d’intervenir pour trouver une solution à ce conflit. Cependant, malgré ses engagements, la situation semble toujours dans l’impasse, avec des tensions qui risquent d’aggraver la situation, si des mesures concrètes ne sont pas prises . Entre temps, la plupart des travailleurs disent être de plus en plus dans l’incapacité de scolariser leurs enfants.

Michel Cyala