Le président angolais João Lourenço, médiateur du processus de paix pour l’Est de la République démocratique du Congo, a appelé les parties au conflit à un cessez-le-feu à partir de minuit, le 16 mars 2025.
Dans un communiqué, la présidence angolaise précise que cette trêve doit inclure "toutes les actions hostiles contre la population civile et l’occupation de nouvelles positions dans la zone de conflit". L’objectif affiché est de créer un climat favorable aux pourparlers de paix qui doivent se tenir prochainement à Luanda entre le gouvernement congolais et le M23.
Pour sa part, à Nairobi, la ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner a participé ce 15 mars à une réunion consultative des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Kinshasa a plaidé pour une réponse régionale coordonnée, l’application des décisions du sommet EAC-SADC du 8 février, et la mise en œuvre immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. La RDC exige également un cessez-le-feu inconditionnel, le retrait des forces rwandaises (RDF) et du M23, la réouverture des aéroports de Goma et Kavumu, ainsi que l’ouverture d’un corridor humanitaire.
L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a salué les efforts angolais en faveur de la paix et de la stabilité dans la région. Elle dit prendre acte de l’annonce de négociations directes entre Kinshasa et le M23, mais attend de la médiation angolaise des clarifications sur plusieurs points.
Le mouvement rebelle souligne notamment la nécessité, dit-il, d’un engagement public et clair du président Tshisekedi en faveur de ces négociations. Il demande également à être officiellement informé des termes de référence du processus engagé, indiquant qu’à ce stade, il ne dispose que d’un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence angolaise.
L’AFC/M23 insiste sur le fait qu’une solution militaire ne saurait résoudre durablement la crise et appelle la médiation à obtenir des réponses claires sur l’attitude de Kinshasa vis-à-vis de cette initiative.
De son côté, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier J.P. Nduhungirehe, a évoqué une dynamique favorable à la paix, soulignant notamment la tenue le 17 mars à Harare d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’EAC et de la SADC.
Il a également noté l’annonce par l’Angola de négociations directes entre la RDC et le M23, tout en appelant à la prudence, estimant que "l’histoire récente a montré que le président Tshisekedi a souvent renié des engagements similaires".
Le Rwanda, dit-il, met en avant la nécessité pour les acteurs extérieurs de soutenir sincèrement le processus africain en cours, sans prendre de mesures politiques ou économiques susceptibles de le compromettre.
Par ailleurs, neuf personnes impliquées dans le conflit en RDC devraient être sanctionnées par l’Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent approuver ces sanctions lors d’une réunion prévue lundi à Bruxelles.