Le sommet conjoint de la communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC)a ordonné ce samedi 8 février 2025 la fusion des processus de paix en cours en République Démocratique du Congo. Il s'agit du processus de Luanda piloté par João Lourenço de l'Angola et processus de Nairobi piloté par l'ancien Président Kenyan Uhuru Kenyatta.
En consultation avec l'Union Africaine (UA), le Président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa et William Ruto, Président du Kenya en leur qualité de co-présidents du sommet conjoint de la communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) ont été chargés d'envisager de nommer des facilitateurs supplémentaires en vue de soutenir la fusion de ces deux processus.
"Le Sommet conjoint a réaffirmé le rôle crucial des processus de Luanda et de Nairobi et a ordonné que les deux soient fusionnés dans un processus de Luanda/Nairobi. Le Sommet conjoint a en outre décidé de renforcer les deux processus afin d'améliorer leur complémentarité et a chargé les coprésidents, en consultation avec l'Union africaine d'envisager et de nommer des facilitateurs supplémentaires, notamment issus d'autres régions d'Afrique, pour soutenir le processus de fusion", renseigne le communiqué final du sommet tenu à Dar-es-Salaam en Tanzanie.
Les pourparlers de la tripartite dans le cadre du processus de Luanda prévus dimanche 15 décembre 2024 à Luanda (en Angola) entre les dirigeants du Rwanda et de la République démocratique du Congo ont été annulés compromettant la signature d'un accord entre différentes parties pour rétablir la paix dans l'est de la RD Congo déchiré depuis trois décennies par l'activisme des groupes armés locaux et étrangers
L'annulation de cette tripartite résulte des divergences apparues lors de la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères des trois pays samedi à Luanda. La délégation rwandaise avait conditionné la signature de tout accord à l’organisation d’un dialogue direct entre Kinshasa et le groupe rebelle M23. Cette proposition a été rejetée par la RDC, qui qualifie le M23 de groupe terroriste et refuse de lui accorder une quelconque légitimité.
S'agissant du processus de Luanda, des discussions étaient également avancées avec d'autres groupes armés locaux. Sauf que pendant les discussions, Kinshasa avait constaté le soutien du Rwanda à la rébellion du M23.Pour Kinshasa, en apportant son soutien au M23, le Rwanda vise à torpiller les efforts de pacification de la RDC et l'administration Tshisekedi avait décidé de suspendre sa participation aux discussions l'accusant de ne pas jouer franc jeu.
Le Sommet conjoint SADC-EAC se tient en exécution de la décision du Sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la SADC du 31 janvier 2025 à Harare, en République du Zimbabwe, où le Sommet a évalué la situation sécuritaire précaire et en évolution rapide dans l'Est de la RDC, et a appelé à un sommet conjoint immédiat de la SADC et de l'EAC pour trouver la meilleure voie à suivre et une approche collective de la situation sécuritaire en RDC.
Clément MUAMBA